RM19 talk:C7F3 : 22/11/1863
Sommaire
- 1 Transition
- 2 Récit 22/11/1863 v.1 LONGUE
- 3 Récit 22/11/1863
- 4 Récit 22/11/1863
- 4.1 Introduction de Suzy
- 4.2 Préambule
- 4.3 Fiches établies par Suzy
- 4.4 Suite supprimée
- 4.5 Nouvelle suite revue par Suzy
- 4.6 Arrivée d'Amélie à Nanmars supprimée
- 4.7 Arrivée d'Amélie à Nanmars reprise par Suzy
- 4.8 Soirée du 20 novembre (reprise de Suzy)
- 4.9 21 novembre (reprise de Suzy)
- 4.10 22 novembre
- 4.11 Fiches établies par Suzy
- 4.12 Suite supprimée
- 4.13 Nouvelle suite revue par Suzy
- 4.14 Arrivée d'Amélie à Nanmars supprimée
- 4.15 Arrivée d'Amélie à Nanmars reprise par Suzy
- 4.16 Soirée du 20 novembre (reprise de Suzy)
- 4.17 21 novembre (reprise de Suzy)
- 4.18 22 novembre
- 4.19 Suite supprimée
- 4.20 Nouvelle suite revue par Suzy
- 4.21 Arrivée d'Amélie à Nanmars supprimée
- 4.22 Arrivée d'Amélie à Nanmars reprise par Suzy
- 4.23 Soirée du 20 novembre (reprise de Suzy)
- 4.24 21 novembre (reprise de Suzy)
- 4.25 22 novembre
- 5 Anciens textes
- 5.1 Description de la manufacture (historique, etc.)
- 5.2 Portrait du maire
- 5.3 Portrait de Bertrand Mauduit
- 5.4 Rencontre Clarisse, patronne du café-auberge
- 5.5 Amélie se lie d'amitié avec Béatrice
- 5.6 Les tâcherons Marthe et Joseph
- 5.7 Le typographe Alexandre
- 5.8 L’artificier
- 5.9 Préparation de l'inauguration dans le village
- 5.10 Inauguration et attentat
- 5.11 Amélie doute et débute son enquête
Transition
Jean Paul qui vient de la cafeteria entend du bruit en passant au 5e.
22/11/1863
Objectif : étudier des modes de travail novateurs (on ne parle pas encore de monde idéal ; jusqu’au chap. 14, les employés de La Tour sont censés établir des rapports historico-scientifiques).
- Doc
Pour le reste, voir ci-dessous dans la section Récit 22/11/1863
Récit 22/11/1863 v.1 LONGUE
Eugénie | Narratrice : Amélie Le récit est repris par Suzy le 21 août 2025 Le narrateur est Frédéric Polgean
Comme convenu, j’ai renommé Jean Paul en Frédéric Polgean dit Fred
Paul rend visite à Amélie qui raconte. C’est bien ça ? Ce n’est plus ça : désormais Fred est incarné en Amélie (25 août 2025)
Voir si on peut repenser la structure de façon à fractionner le récit
Introduction de Suzy
Je marche vite dans les rues de Muret.Je suis resté un peu trop longtemps dans la petite librairie dont j’affectionne le rayon Histoire : essais et romans. Ce matin, un message est apparu sur ma montre connectée : Fred Polgean, rendez-vous le plus rapidement possible à votre bureau
pour une nouvelle mission
au bureau France de la Tour du Monde
J’ai modifié la dernière phrase ci-dessus car Fred est censé savoir qu’il travaille au bureau France de la Tour. Je le précise pour le lecteur dans ce qui suit ou je rajoute la transition qui était suggérée dans les notes de préparation.
Arrivé à la Tour, je ne résiste pas, malgré mon retard, à l’appel d’un petit café rapide. Après tout, ils me font travailler un quatorze juillet, je m’octroie le droit de prendre soin de moi. En quittant la cafétéria, je constate qu’un des ascenseurs reste bloqué au cinquième où j’entends un certain remue-ménage, en passant à ce niveau quelques secondes plus tard, depuis celui que j’ai emprunté après avoir laissé sortir un homme athlétique de taille moyenne au regard noir perçant qui semble me jauger avec intérêt.
J’ai traversé rapidement l’antichambre précédent mon bureau. Assis dans le canapé bordeaux, un écran bleu se matérialise sur la paroi :
Votre mission : Rapport sur l’innovation managériale au XIXe siècle.On ne commande pas à Fred un reportage. C’est lui qui va découvrir ce reportage qui sera un moyen d’aborder sa mission. La mention du reportage plus bas suffit.
"Reportage sur la manufacture de tabac de la ville de Nanmars à l’occasion de l’inauguration d’un séchoir à tabac." supprimé.
Lieu : Nanmars, Sud Ouest de la France
Date : 20 novembre 1863
Préambule
Nanmars petite ville du sud-ouest de la France est reconnue pour avoir été à la pointe de l'innovation managériale au milieu du dix-neuvième siècle. À cette époque, une manufacture de tabac s'est développée, poussée par le maire, un homme charismatique et visionnaire. Cette industrie naissante et florissante expérimente des modes de travail très novateurs. Ma mission consiste à les analyser.
passages supprimés par Suzy "C'est pour cette raison que Fred du bureau France de la tour du monde, chargé d'imaginer le nouveau rapport au travail dans le monde idéal, décide de partir rencontrer les employés et la direction de cette manufacture. En parcourant les archives de la ville, il découvre qu'en 1863, pour l'inauguration d'un nouveau bâtiment, une jeune femme photographe prénommée Amelie a réalisé un reportage sur les employés de la manufacture." remplacés par :
Les archives de Nanmars mentionnent que le 22 novembre 1863, une jeune femme photographe prénommée Amélie a réalisé un reportage à l’occasion de l’inauguration d’un nouveau bâtiment séchoir de la manufacture de tabac de la ville. Celui-ci fut détruit par un incendie causant la mort du maire et du directeur. Accident ou attentat, Amélie pose la question à la fin de son reportage.
"Le message suivant m’invite à prendre connaissance... message suivant ? Où ? Je remplace par la phrase qui suit
Je prends connaissance des fiches de quelques personnes présentes à Nanmars à cette époque
Fiches établies par Suzy
Je ne m’arrête pas, ici, sur le format des fiches. Elles prendront toutes la même forme lors de l’édition.
- Prénom
- Amélie
- Nom
- Lebrun
- Date de Naissance
- 1823
- Lieu
- Paris
- Profession
- photographe
- Célbataire, a quelques liaisons amoureuses. Sans enfant, elle est très proche de sa famille qui s’est agrandie au fil des années, avec l’arrivée de nombreux neveux et nièces.
- Personnalité
- audacieuse, curieuse, indépendante
- Portrait social
- sportive
Femme cultivée, toujours partante pour de nouvelles expériences, artistiques ou sportives (elle monte régulièrement à cheval et pratique la randonnée en forêt ou en montagne) Amélie lit la presse tous les jours, suit l’actualité politique (sans avoir une opinion radicale) et continue de s’intéresser aux nouvelles inventions, telles que le vélocipède en 1861, allant jusqu’à l’essayer et l’adopter, portant un pantalon d’homme pour l’occasion.
- Biographie
En 1855, lors de l’exposition universelle organisée à Paris, elle se passionne pour la photographie en visitant une exposition commandée par la commission des Monuments historiques. Cette découverte va bouleverser toute son existence. Elle se perfectionnera auprès de son maître, Gustave Le Gray, célèbre photographe de l'époque. Quand Gustave Le Gray est contraint de fermer son atelier en 1860, Amélie décide d’ouvrir son propre atelier. et reprend une bonne partie de sa clientèle, dont des comédiens et des hommes politiques
- Prénom
- Jean Charles
- Nom Duverger
- Date de naissance
- 3 juillet 1807
- Famille
- ainé de 5 enfants 2 garçons 3 filles ; père militaire, mère au foyer
Le père, ambitieux, tient à ce que ses garçons reçoivent une bonne éducation, notamment par des précepteurs engagés. Les filles apprennent tout de même les fondamentaux avant de se préparer à un avenir d'épouse et de maîtresse de maison Jean-Charles, l'aîné de la famille, brillant dans ses études, s'habitue à occuper une place dominante dans sa famille comme dans son environnement universitaire. Il adopte des opinions tranchées dont il fait part en famille. Sa mère, délaissée par son père, est en admiration devant lui, ce qui exacerbe les conflits avec son père. Celui-ci qui grimpe dans l'échelle sociale est néanmoins dépourvu des références culturelles dont dispose Jean-Charles et le vit mal. Il humilie son fils, qui en opposition, se montre de plus en plus agressif et arrogant.
Récit 22/11/1863
Eugénie | Narratrice : Amélie Le récit est repris par Suzy le 21 août 2025 Le narrateur est Frédéric Polgean
Comme convenu, j’ai renommé Jean Paul en Frédéric Polgean dit Fred
Paul rend visite à Amélie qui raconte. C’est bien ça ? Ce n’est plus ça : désormais Fred est incarné en Amélie (25 août 2025)
Voir si on peut repenser la structure de façon à fractionner le récit
Introduction de Suzy
Je marche vite dans les rues de Muret.Je suis resté un peu trop longtemps dans la petite librairie dont j’affectionne le rayon Histoire : essais et romans. Ce matin, un message est apparu sur ma montre connectée : Fred Polgean, rendez-vous le plus rapidement possible à votre bureau
pour une nouvelle mission
au bureau France de la Tour du Monde
J’ai modifié la dernière phrase ci-dessus car Fred est censé savoir qu’il travaille au bureau France de la Tour. Je le précise pour le lecteur dans ce qui suit ou je rajoute la transition qui était suggérée dans les notes de préparation.
Arrivé à la Tour, je ne résiste pas, malgré mon retard, à l’appel d’un petit café rapide. Après tout, ils me font travailler un quatorze juillet, je m’octroie le droit de prendre soin de moi. En quittant la cafétéria, je constate qu’un des ascenseurs reste bloqué au cinquième où j’entends un certain remue-ménage, en passant à ce niveau quelques secondes plus tard, depuis celui que j’ai emprunté après avoir laissé sortir un homme athlétique de taille moyenne au regard noir perçant qui semble me jauger avec intérêt.
J’ai traversé rapidement l’antichambre précédent mon bureau. Assis dans le canapé bordeaux, un écran bleu se matérialise sur la paroi :
Votre mission : Rapport sur l’innovation managériale au XIXe siècle.On ne commande pas à Fred un reportage. C’est lui qui va découvrir ce reportage qui sera un moyen d’aborder sa mission. La mention du reportage plus bas suffit.
"Reportage sur la manufacture de tabac de la ville de Nanmars à l’occasion de l’inauguration d’un séchoir à tabac." supprimé.
Lieu : Nanmars, Sud Ouest de la France
Date : 20 novembre 1863
Préambule
Nanmars petite ville du sud-ouest de la France est reconnue pour avoir été à la pointe de l'innovation managériale au milieu du dix-neuvième siècle. À cette époque, une manufacture de tabac s'est développée, poussée par le maire, un homme charismatique et visionnaire. Cette industrie naissante et florissante expérimente des modes de travail très novateurs. Ma mission consiste à les analyser.
passages supprimés par Suzy "C'est pour cette raison que Fred du bureau France de la tour du monde, chargé d'imaginer le nouveau rapport au travail dans le monde idéal, décide de partir rencontrer les employés et la direction de cette manufacture. En parcourant les archives de la ville, il découvre qu'en 1863, pour l'inauguration d'un nouveau bâtiment, une jeune femme photographe prénommée Amelie a réalisé un reportage sur les employés de la manufacture." remplacés par :
Récit 22/11/1863
Eugénie | Narratrice : Amélie Le récit est repris par Suzy le 21 août 2025 Le narrateur est Frédéric Polgean
Comme convenu, j’ai renommé Jean Paul en Frédéric Polgean dit Fred
Paul rend visite à Amélie qui raconte. C’est bien ça ? Ce n’est plus ça : désormais Fred est incarné en Amélie (25 août 2025)
Voir si on peut repenser la structure de façon à fractionner le récit
Introduction de Suzy
Je marche vite dans les rues de Muret.Je suis resté un peu trop longtemps dans la petite librairie dont j’affectionne le rayon Histoire : essais et romans. Ce matin, un message est apparu sur ma montre connectée : Fred Polgean, rendez-vous le plus rapidement possible à votre bureau
pour une nouvelle mission
au bureau France de la Tour du Monde
J’ai modifié la dernière phrase ci-dessus car Fred est censé savoir qu’il travaille au bureau France de la Tour. Je le précise pour le lecteur dans ce qui suit ou je rajoute la transition qui était suggérée dans les notes de préparation.
Arrivé à la Tour, je ne résiste pas, malgré mon retard, à l’appel d’un petit café rapide. Après tout, ils me font travailler un quatorze juillet, je m’octroie le droit de prendre soin de moi. En quittant la cafétéria, je constate qu’un des ascenseurs reste bloqué au cinquième où j’entends un certain remue-ménage, en passant à ce niveau quelques secondes plus tard, depuis celui que j’ai emprunté après avoir laissé sortir un homme athlétique de taille moyenne au regard noir perçant qui semble me jauger avec intérêt.
J’ai traversé rapidement l’antichambre précédent mon bureau. Assis dans le canapé bordeaux, un écran bleu se matérialise sur la paroi :
Votre mission : Rapport sur l’innovation managériale au XIXe siècle.On ne commande pas à Fred un reportage. C’est lui qui va découvrir ce reportage qui sera un moyen d’aborder sa mission. La mention du reportage plus bas suffit.
"Reportage sur la manufacture de tabac de la ville de Nanmars à l’occasion de l’inauguration d’un séchoir à tabac." supprimé.
Lieu : Nanmars, Sud Ouest de la France
Date : 20 novembre 1863
Préambule
Nanmars petite ville du sud-ouest de la France est reconnue pour avoir été à la pointe de l'innovation managériale au milieu du dix-neuvième siècle. À cette époque, une manufacture de tabac s'est développée, poussée par le maire, un homme charismatique et visionnaire. Cette industrie naissante et florissante expérimente des modes de travail très novateurs. Ma mission consiste à les analyser.
passages supprimés par Suzy "C'est pour cette raison que Fred du bureau France de la tour du monde, chargé d'imaginer le nouveau rapport au travail dans le monde idéal, décide de partir rencontrer les employés et la direction de cette manufacture. En parcourant les archives de la ville, il découvre qu'en 1863, pour l'inauguration d'un nouveau bâtiment, une jeune femme photographe prénommée Amelie a réalisé un reportage sur les employés de la manufacture." remplacés par :
Les archives de Nanmars mentionnent que le 22 novembre 1863, une jeune femme photographe prénommée Amélie a réalisé un reportage à l’occasion de l’inauguration d’un nouveau bâtiment séchoir de la manufacture de tabac de la ville. Celui-ci fut détruit par un incendie causant la mort du maire et du directeur. Accident ou attentat, Amélie pose la question à la fin de son reportage.
"Le message suivant m’invite à prendre connaissance... message suivant ? Où ? Je remplace par la phrase qui suit
Je prends connaissance des fiches de quelques personnes présentes à Nanmars à cette époque
Fiches établies par Suzy
Je ne m’arrête pas, ici, sur le format des fiches. Elles prendront toutes la même forme lors de l’édition.
- Prénom
- Amélie
- Nom
- Lebrun
- Date de Naissance
- 1823
- Lieu
- Paris
- Profession
- photographe
- Célbataire, a quelques liaisons amoureuses. Sans enfant, elle est très proche de sa famille qui s’est agrandie au fil des années, avec l’arrivée de nombreux neveux et nièces.
- Personnalité
- audacieuse, curieuse, indépendante
- Portrait social
- sportive
Femme cultivée, toujours partante pour de nouvelles expériences, artistiques ou sportives (elle monte régulièrement à cheval et pratique la randonnée en forêt ou en montagne) Amélie lit la presse tous les jours, suit l’actualité politique (sans avoir une opinion radicale) et continue de s’intéresser aux nouvelles inventions, telles que le vélocipède en 1861, allant jusqu’à l’essayer et l’adopter, portant un pantalon d’homme pour l’occasion.
- Biographie
En 1855, lors de l’exposition universelle organisée à Paris, elle se passionne pour la photographie en visitant une exposition commandée par la commission des Monuments historiques. Cette découverte va bouleverser toute son existence. Elle se perfectionnera auprès de son maître, Gustave Le Gray, célèbre photographe de l'époque. Quand Gustave Le Gray est contraint de fermer son atelier en 1860, Amélie décide d’ouvrir son propre atelier. et reprend une bonne partie de sa clientèle, dont des comédiens et des hommes politiques
- Prénom
- Jean Charles
- Nom Duverger
- Date de naissance
- 3 juillet 1807
- Famille
- ainé de 5 enfants 2 garçons 3 filles ; père militaire, mère au foyer
Le père, ambitieux, tient à ce que ses garçons reçoivent une bonne éducation, notamment par des précepteurs engagés. Les filles apprennent tout de même les fondamentaux avant de se préparer à un avenir d'épouse et de maîtresse de maison Jean-Charles, l'aîné de la famille, brillant dans ses études, s'habitue à occuper une place dominante dans sa famille comme dans son environnement universitaire. Il adopte des opinions tranchées dont il fait part en famille. Sa mère, délaissée par son père, est en admiration devant lui, ce qui exacerbe les conflits avec son père. Celui-ci qui grimpe dans l'échelle sociale est néanmoins dépourvu des références culturelles dont dispose Jean-Charles et le vit mal. Il humilie son fils, qui en opposition, se montre de plus en plus agressif et arrogant.
Portrait socialIl me semble qu’on reste sur le portrait familial/privé dans ce qui suit ?
Épouse : Hortense, 3 enfants
Liaison : Madeleine Fourtanier épouse du directeur de la manufacture
- Personnalité
- ambitieux, orgueilleux, libertin, séducteur
- Vie professionnelle
Le journal est la propriété d’un groupement de personnes fortunées de la région, dont le directeur de la manufacture, Michel Fourtanier.
En 1863 Jean-Charles a 56 ans et est directeur du Courrier de Nanmars depuis 7 ans. Il dirige le journal d'une main de fer, en conformité avec les tendances politiques dominantes de sa région. Habitué aux manœuvres pour maintenir sa position et pour en tirer un profit financier, il a fini par se présenter aux élections municipales et est maire de Nanmars depuis 2 ans.
- Prénom
- Michel
- Nom
- Fourtanier
- Parents
- agriculteur
- Famille
- dernier d’une famille de 7 enfants
Mariage : à 20 ans épouse Josette 19 ans qui meurt de la tuberculose 10 ans plus tard
À 33 ans épouse Madeleine 18 ans
- Vie professionnelle
Apprenti à la manufacture de tabac à 15 ans puis contremaitre et directeur
Intelligent, entreprenant, il ne se satisfait pas vraiment de son statut de contremaître. Il voudrait réorganiser l'outil de production des cigares et cigarettes, mais en est empêché par sa hiérarchie qui préfère la tranquillité. Néanmoins petit à petit les anciens partiront à la retraite et Michel grimpera au fur et à mesure de contremaître à chef de service, sous-directeur puis directeur. Il est alors en mesure d'impulser et d'imposer le renouveau, dans un objectif d'efficacité et de rentabilité, toutefois sans tenir compte des conditions de travail des employés et ouvriers qu'il met à rude épreuve. Des accidents de travail graves et même des décès sont à déplorer. Le mécontentement des salariés est important
- Prénom
- Bertrand
- Nom Mauduit
- Date de naissance
- 1823
- Vie professionnelle
- comptable à la mairie et au journal de Nanmars
- Portrait physique
Apparence austère au premier abord : veste et pantalon gris anthracite accompagnant un gilet droit gris pâle discrètement orné aux boutons. Le pantalon peu large tombe droit sur des bottes vernies. Un chapeau bords évasés relevés droit sur les côtés découvre ses cheveux coupés court légèrement frisés
- Famille
Son père serait fier de lui. Ouvrier à la manufacture des tabacs , il a été victime d’un accident qui lui a coûté la vie. Bertrand avait dix ans .Sa mère, veuve avec trois enfants subvenait aux besoins de la famille en travaillant chez de riches familles du bourg. Elle était chargée des gros travaux: récurage des sols, lessive du linge de maison , de gros draps lourds qu’elle faisait bouillir dans de grandes lessiveuse fumantes avant de les rincer à l’eau froide dans le bac de la place du village. Sa santé fragile se détériorait. Bertrand l’aidait en travaillant chez les paysans du coin pendant les vacances L’instituteur du village avait remarqué cet élève brillant doué d’une mémoire phénoménale pour les chiffres et les démonstrations Bertrand partage son temps de travail entre la mairie et le journal local dont le propriétaire est le directeur de la manufacture de tabac..Il a constitué un dossier secret où il garde les traces de factures surévaluées, de recettes à la provenance douteuse; sans compter les nombreuses décisions favorisant les patrons d’entreprise proches du maire. Il a les preuves de la porosité entre les comptes du journal et de la mairie .
Pour venger la mort de son père, il souhaite la disparition du directeur de la manufacture
Suite supprimée
Ainsi il décide de retourner en 1865, rencontrer Amélie, qui a été en contact direct avec les employés et qui pourra certainement lui parler du fonctionnement et de la réalité de ces modes de travail. Il arrive à Paris, chez Amélie, un dimanche 15 avril 1866. Le printemps est déjà bien avancé, il fait doux. Il se présente directement chez Amélie qui vit dans le quartier de son enfance le quartier du faubourg saint Antoine. Amélie est une femme d'environ 40 ans, de taille moyenne, brune et mince. Elle est née à Paris et y a vécu la majorité de sa vie. très tôt elle a montré un caractère original et espiègle. En 1855, lors de l’exposition universelle organisée à Paris, elle se passionne pour la photographie en visitant une exposition commandée par la commission des Monuments historiques. Cette découverte va bouleverser toute son existence. Elle se perfectionnera auprès de son maître, Gustave Le Gray, célèbre photographe de l'époque. Quand Gustave Le Gray est contraint de fermer son atelier en 1860, Amélie décide d’ouvrir son propre atelier. et reprend une bonne partie de sa clientèle, dont des comédiens et des hommes politiques. Sur le plan personnel, Amélie a beaucoup investi dans la photographie. Elle est célibataire, a quelques liaisons amoureuses. Sans enfant, elle est très proche de sa famille qui s’est agrandie au fil des années, avec l’arrivée de nombreux neveux et nièces. Sa situation matérielle est plutôt bonne. Elle donne également des cours, quand elle n’est pas en reportage. En effet, sa renommée s’est développée même en dehors de Paris et elle accepte de voyager seule en train, à chaque fois que c’est possible, pour honorer des commandes. C’est une femme cultivée, toujours partante pour de nouvelles expériences, artistiques ou sportives (elle monte régulièrement à cheval et pratique la randonnée en forêt ou en montagne) Amélie lit la presse tous les jours, suit l’actualité politique (sans avoir une opinion radicale) et continue de s’intéresser aux nouvelles inventions, telles que le vélocipède en 1861, allant jusqu’à l’essayer et l’adopter, portant un pantalon d’homme pour l’occasion. Après quelques échanges de courtoisie, Amélie lui racontera tout ce qu'elle sait de la manufacture de tabac et de son immersion à Nanmars.
Nouvelle suite revue par Suzy
Un peu troublé par l’opportunité de changer de genre en m‘incarnant dans une femme Amélie, Je me sens rassuré par cette personnalité aventureuse et audacieuse que je choisis. De plus, et aussi par le fait qu’elle n’hésite pas à porter des vêtements d’homme, je n’aurais vraiment pas envie de m’encombrer de jupons et de manches à volants. Quant aux aventures qui pourraient se présenter, je préfère ne pas y penser.
Je me dirige vers la porte du placard qui conduit à la mer. Suivant la procédure de transfert, je communique les données de ma mission à Suon et me sens aspiré dans le vide.
On reprend== Récit 22/11/1863 ==
Eugénie
Je me dirige vers la porte qui conduit à La Mer, j’insère les données de mission dans la console, je me sens aspiré dans le vide.
Arrivée d'Amélie à Nanmars supprimée
Eugénie
Je suis arrivée à Nanmars au début de l'été 1863. J'avais été contactée par le maire de Nanmars qui souhaitait que je réalise un reportage sur la manufacture de tabacs et sur ses employés qui serait présenté à l'occasion de l'inauguration du nouveau séchoir. Je suis arrivée le soir du 1er juin 1863 en train et j'ai dormi dans une auberge autour de la gare. Aux premières heures de la journée, je suis partie visiter la ville et j'ai traversé les rues et j'ai admiré cette ville et plus particulièrement le quartier de la manufacture. La manufacture de tabac de Nanmars était en plein essor. C'était le poumon économique de la ville et la ville de Nanmars était ainsi en plein développement et grossissait chaque année. Le maire était très fier à l'époque d'avoir insister pour installer cette manufacture en 1852 dans sa ville contre l'avis des notables. Il y avait une vraie animation tout autour de la manufacture.
J'avais rendez-vous, le lendemain à 14h, au sein du journal local avec le maire et le directeur du journal pour partager plus précisément sur le travail demandé. Quand je rentra dans la pièce, j'ai été impressionnée par le maire de Nanmars. C'était un homme que l'on remarquait. Après notre échange, où nous avons établi les conditions de travail et préciser leur demande. Le directeur du journal m'a fait visité les lieux et M'a présenté l'ensemble des employés car j'allais aussi réalisé le reportage sur eux.
A la première seconde ou j'ai rencontré Bernard Mauduit, je l'ai envahit de questions. Il connaissait Nanmars comme sa poche et c'était un homme qui aimait trainer la nuit dans la ville. J'ai donc fini la découverte du journal avec lui et il me fit découvrir tous les recoins du journal. Au moment de partir je lui demanda conseil sur un endroit ou je pourrais m'installer pendant toute la durée de mon reportage qui me permette d'être au plus près de ce qui se passait à Nanmars. Il me recommanda sans hésiter une auberge au coeur du quartier de la manufacture. J'y rencontra Clarisse la patronne.
À développer (consigne de l’époque de la rédaction)
Arrivée d'Amélie à Nanmars reprise par Suzy
J’ai modifié la conjugaison; Je trouve en effet pertinent la position de Suzy (dans le contexte qui a évolué depuis la première rédaction de ce texte) d’intégrer le corps d’Amélie et d’en faire la narratrice. Dans ce cas, nous devons suivre son parcours en temps réel.
J’intègre le corps d’Amélie, le 20 novembre 1863 alors qu’elle arrive je suis arrivée à Nanmars en novembre 1863. J'avais été contactée par le maire de Nanmars qui souhaite que je réalise un reportage sur la manufacture de tabacs et ses employés qu’il me présentera à l'occasion de l'inauguration du nouveau séchoir.
Je suggère de supprimer ce passage pour raccourcir un peu ce long récit.
en train et j'ai dormi dans une auberge autour de la gare. Le lendemain
Pour rester dans la logique de ce qui a été dit sur le temps qui se déroule de la même façon dans la Tour et au cours de voyages, Fred ne peut pas s’incarner trop tôt dans le corps d’Amélie car il a pris son temps pour arriver à la Tour, à étudier le dossier, etc. Restons vagues sur l’heure en supprimant : "Aux premières heures de la journée, je pars visiter la ville." On peut le remplacer par :
En attendant l’heure de mon rendez-vous, je visite la ville.
Marchant au hasard dans les rues je me suis retrouvé
Dans les allées de terre battue du cimetière, j’aperçois une silhouette penchée sur une tombe : Un homme vêtu d'un pantalon et d'une veste de drap noir serre les poings, il semble éprouver une profonde colère. Un individu élégant vêtu d’un costume gris s’approche de lui.
Cachée derrière un monument funéraire imposant, je saisi des bribes de leur conversation. Est-ce la tristesse qui marque leur visage, qui les rapproche ? Je comprends que l'homme en colère travaille sur un chantier de construction où il s'occupe des travaux de destruction de rochers et autres obstacles qu'il fait sauter à la dynamite. Il parle de Germaine enterrée là depuis cinq ans, morte suite à un accident de hachoir qui lui a déchiqueté un bras .
Elle avait vingt-cinq ans .
- « Ils l’ont tuée. Vous faites partie de leur monde, vous ne pouvez pas comprendre.
- — Mon père travaillait à la manufacture. Il est mort écrasé par une balle de tabac de cent vingt kilos, j’avais dix ans. »
Je ne comprends pas l’intérêt de la phrase suivante : "Le notable et l’ouvrier reviennent ensemble vers le centre du village, je les suis de loin." Que découvre-t-elle de nouveau en le suivant ? Et si elle ne découvre rien, à quoi bon préciser qu’elle les suit, surtout qu’on passe à autre chose dans ce qui suit.
La mairie de style régional à briques rouges s'avère avoir de l'allure. Je suis accueillie par une femme qui se présente comme la secrétaire du maire, monsieur Duverger. Elle frappe à la porte du bureau pour m’annoncer.
Je suis surprise par l'allure de Monsieur Duverger : de belle prestance, habillé en frac, cravaté de manière distinguée. Charmée aussi par son accueil chaleureux et quelque peu séducteur. Je me dis qu'il ne doit pas recevoir tous les jours des femmes journalistes, photographe de surcroît.
Déjà dit
"Il m’explique qu'il a souhaité me faire venir pour l'inauguration du nouveau séchoir de la manufacture de tabac dans l'espoir qu'un article dans la presse nationale fasse connaître Nanmars."
Avec gentillesse il me décrit l'histoire de Nanmars, sa situation économique du moment et l'importance de la manufacture pour les finances de la commune. Il me demande combien de temps je compte rester et comment je souhaite organiser mon séjour. Il regrette que la ville, à part le bistro-auberge où je me suis établie, n'offre pas beaucoup de divertissements. Il y a bien une troupe de comédiens qui donne des représentations dans une grange transformée en salle de spectacle. Il m’invite à assister, à la représentation d’une pièce écrite par ses soins.
- « Vous savez, il faut bien animer quelque peu la ville et j'en profite pour caser quelques-uns de mes gribouillages. »
Accompagné par son épouse, il se ferait un plaisir de passer me prendre à l'auberge.
Il me présente Bertrand Mauduit et lui demande de me faire visiter les locaux du journal. Je reconnais l’homme élégant aperçu au cimetière. Il occupe un poste de comptable à la mairie et au journal local. Le Courrier de Nanmars Il connait Nanmars comme sa poche, il aime traîner la nuit dans la ville. J'ai donc découvert le journal avec lui.
Soudain , nous sommes attirés par des éclats de voix : un homme à la silhouette massive se précipite en hurlant dans le bureau du maire. Ses vêtements dégoulinent , une flaque se forme à ses pieds, il est couvert de plumes blanches de la tête au pied.
- « Alors que je traversais la place, en passant sous le chêne, une trombe d’eau et des plumes se sont déversées sur moi. C’est inadmissible, il faut punir ces garnements. »
La secrétaire du maire le conduit dans un cabinet de toilette attenant au bureau et lui donne des habits secs.
Bertrand Mauduit murmure à mon oreille :
- « M.Fourtanier, le directeur de la manufacture. »
Il peine à retenir son envie de rire. M.Fourtanier s’éloigne en marmonnant :
- « je compte sur toi. Il faut les trouver et les punir à coup de fouet. »
Le maire baisse les yeux et rentre dans son bureau.
Bertrand a eu le temps d’apercevoir le regard malicieux de la secrétaire. Il sourit en pensant aux garnements qui ont attisé la colère du directeur.
Pendant la pause qu’il s’octroie tous les matins de temps en temps pour fumer une cigarette, nous apercevons trois enfants d’une douzaine d’années sautant des branches du chêne en faisant des pirouettes, riant aux éclats.
- « Vous avez joué un sale tour à monsieur le directeur de la manufacture »
Les trois jeunes échangent des regards innocents, ils se méfient de cet homme bien habillé qui travaille à la mairie donc proche des riches du village.
- « On n’a rien fait de mal » dit le plus grand, « il était ridicule avec toutes ses plumes et sa tête rouge de colère comme un coq. Nous on n’a fait mourir personne. »
Le regard de l’adolescent devient dur :
- « Je le hais » dit-il entre ses dents serrées.
Bertrand les regarde partir en courant, escaladant les bancs et les murets qui entourent la place. Je prends congé et reviens vers l’auberge .
Soirée du 20 novembre (reprise de Suzy)
À l'heure convenue M.Duverger arrive à l’auberge et me présente son épouse Hortense, qui poliment me souhaite la bienvenue à Nanmars.
À notre arrivée dans la salle nous sommes salués par un bon nombre de spectateurs, mais je note quelques abstinents manifestes, ce qui me laisse quelque peu songeuse.
Pendant la représentation je suis impressionnée par la qualité de l'écriture de la pièce qui tout en étant simple et plutôt drôle, dénote une réelle culture.
Après les applaudissements et les salutations, monsieur Duverger me présente aux comédiens qui se montrent enjoués et même quelque peu familiers avec le maire qu’ils appellent Jean-Charles. J’apprécie sa simplicité mais j’éprouve aussi de l'étonnement.
Il évacuera mes compliments d'un revers de la main.
- « Oh vous savez dans mon jeune âge je rêvais d'être écrivain. Écrire me ramène à mes années d'étudiant. »
Décidément je le trouve bien sympathique.
Assise près du comptoir dans la grande salle de l’auberge, j’observe Clarisse circulant entre les tables.
Consciente de l’importance du café auberge près de la manufacture, Clarisse apporte un soin particulier à son apparence. Qu’elle soit derrière le comptoir de bois verni ou circulant entre les tables, elle sait mettre en valeur sa silhouette aux formes sculptées par les vêtements. Elle a adopté la nouvelle mode des robes faites d’une jupe et d’un corsage cousus. Une légère traîne et un ruban large noué dans le dos souligne sa taille fine. Un châle en cachemire à dominantes rose donne de l’éclat à son teint pâle. Ses cheveux relevés en chignon sur la nuque sont maintenus dans un filet de dentelle mauve d’une couleur assortie à la jupe qui se balance quand elle avance dans la salle pour saluer les habitués. Clarisse aime les camaïeu de couleur du violet profond pour le ruban de taille au mauve le plus délicat pour le filet couvrant sa chevelure. Que ce soit son maintien, ou ses vêtements, cette femme se démarque de la plupart de celles de Nanmars.
On ne connait pas bien son origine mais il paraît évident qu’elle ne fait pas partie des familles de notables de la ville. Son travail dans le café pourrait la rapprocher des femmes du quartier pauvre, trimant jour après jours dans les champs ou assurant l’entretien des belles maisons cossue du centre-ville .
Clarisse met un point d’honneur à briquer son comptoir de zinc à préparer des repas roboratifs. Des pommes de terre et du pain de seigle trempé dans le bouillon clair pour les ouvriers du chantier voisin, des plats de viande, du fromage et de la charcuterie pour les travailleurs aux mains blanches : le comptable M. Mauduit, le peintre Léon Renart, Alexandre qui a un fort accent polonais et travaille à l’imprimerie du Courrier de Nammars. Elle sert les pichets de vin à ceux qui n’ont pas d’argent pour acheter à manger. Elle a compris qu’ils ont besoin de l’ambiance accueillante du café. Clarisse est bienveillante envers tout le monde, elle accepte les gens comme ils sont sans les juger ou les critiquer, se permettant parfois un léger sourire quand la conversation s’enflamme. Elle tient sa place. Elle aime les beaux vêtements et les porte avec assurance même si elle n’est pas une dame de la bourgeoisie.
J’ai reconnu Bertrand Mauduit au milieu d’un groupe d’ouvriers. Il a changé son apparence. Comme eux, il porte un blouse grise, des vêtements simples qui lui permettent d’entrer en contact avec les travailleurs de la manufacture. Il partage avec eux la soupe de légumes au pain de seigle trempé, le fromage fait maison. Il parle peu mais écoute et retient tous les détails du fonctionnement de la manufacture. Près de lui un homme porte un foulard rouge qui tranche sur sa blouse bleu indigo, un peintre, Léon Renart, d’après Clarisse.
Je reconnais l’ouvrier du cimetière : Jean Favier. Je remarque l’intérêt que le comptable porte à ces conversations où les mots violence, vengeance, révolte, insurrection claquent de plus en plus fort à mesure que la soirée s’allonge.
Avant de m’endormir, je feuillette mon carnet de croquis et choisis ceux qui serviront de base aux photographies du reportage : Le maire de Nanmart debout devant la mairie, la tombe de germaine Clarisse derrière le comptoir de l’auberge.
Attention, ce ne doit pas être Fred qui réalise le reportage Peut-être faudrait-il le faire rentrer à la Tour ? Peut-être à ce niveau-là ? Avant cela, il transmettrait les souvenirs de la journée à Amélie. Ensuite, il reviendrait.
21 novembre (reprise de Suzy)
Une partie de la matinée du 21 novembre a été occupée par la visite de la manufacture avec le contremaitre, pendant la journée de travail des ouvriers. Ceux-ci travaillent dix heures par semaine, du lundi au samedi. J’ai rencontré principalement des ouvrières, car les femmes démontrent une grande habileté tout au long de la chaîne de fabrication.
Employées à la Manufacture des tabacs à partir de l’âge de douze ans, elles assurent tout d’abord l’écôtage qui consiste à enlever les nervures des feuilles puis le paquetage. Les feuilles de tabac sont étalées sur des claies et soumises à une première mouillade à l’eau claire. L’objectif est d’humecter délicatement les feuilles avec une lance à eau pour les rendre plus souples. Elles restent ensuite à sécher avant d’être acheminées à l’époulardage. Il s’agit alors de trier les feuilles. Puis elles sont mouillées une seconde fois, cette fois-ci à l’eau salée, grâce à un mouilleur mécanique. Deux jours après, les masses de mouillades, qui pèsent environ cent-vingt kilos, sont transportées à l’écôtage, Je prends deux photos de ballots de tabac empilés dans le séchoir et le portrait de M Fourtanier debout au milieu du séchoir.
- « Venez, je vais vous présenter quelqu’un. »
Bertrand Mauduit m’invite à le suivre dans l’atelier du peintre Léon Renart.
- « Vous connaissez le tableau de l'incendie du château d'eau. C'était en 1848, le 24 février. les émeutiers ont mis le feu au château d'eau à cause de l'arrivée du général Bugeaud à la tête de l'armée de Paris. Celui qui avait fait couler tant de sang pendant l'insurrection de Paris était couvert d'honneur. Comme toujours, les notables, les riches, imposent leurs lois. »
Léon Renart parle sans regarder derrière lui mais conscient d'une présence dans son dos. Il s'arrête un instant, regarde Bertrand puis reprend d'une voix plus sourde , altérée par l'émotion.
- « J'étais soldat dans le garde nationale, j'ai tiré sur le peuple, sur ceux qui se battaient pour la justice et la liberté. J'étais jeune, je ne savais pas. J'ai vu l'horreur des combats contre ceux qui se battaient pour vivre, manger, nourrir leur famille , pour la liberté. »
Les flammes rouges et orange, les nuages de fumée grise, noire et blanche occupent le centre de la toile mais on devine des murs, des fenêtres en feu, un toit qui s'effondre . C est la manufacture qui brûle sur ce tableau, comme le château d'eau incendié par le peuple révolté.
Assise près du comptoir, je regarde. Clarisse en train d'accrocher une affiche annonçant les fêtes de l'inauguration du séchoir.
- « Je vais t'apporter un tableau, une toile de peintre pour décorer ton café » dit Bertrand.
La nuit tombe tôt en ce 21 novembre. Le froid mordant après le coucher du soleil n'incite personne à sortir et les habitants de Nanmars sont calfeutrés chez eux. Une lumière filtre derrière les rideaux du café.
À l’intérieur, un homme debout devant le tableau de Léon Renart représentant un incendie. Les pantalons de toile grossière, les vestes de drap noir, les chaussures cloutées ne permettent pas à première vue de différencier les hommes fascinés par la scène imaginée par le peintre.
Clarisse debout derrière le comptoir reconnaît Léon le peintre, près de lui Alexandre Kowalsski le typographe du journal de Nammars, un peu à l'écart, Marthe et Joseph, deux tâcherons employés à la journée depuis que leur ferme a été rasée pour la construction du séchoir. Ils boivent littéralement les paroles de l'homme debout : Bertrand Mauduit le comptable qui a troqué les vêtements bourgeois contre la veste et le pantalon de drap noir.
- « Ce que vous voyez sur ce tableau n'existe pas, pas encore, mais pourrait devenir une réalité. »
Brûler leur manufacture mais comment ?
- « Des bombes incendiaires » précise Jean Favier, « c'est mon métier de fabriquer des explosifs, je peux fournir de la poudre, de la dynamite...»
Les détails de l'explosion et de l'incendie prennent forme et chacun trouve son rôle dans cette révolte qui ne dit pas encore son nom.
22 novembre
En ce 22 novembre 1863, Michel Fourtanier se prépare à prononcer le plus important discours de sa vie. Des personnalités politiques en vue à Paris, un député, le maire Duverger, attendent assis devant l'estrade.
Je me déplace discrètement dans le public.
Soudain, le craquement caractéristique d'un pétard se fait entendre, Jean-Charles Duverger fait un signe de tête au contremaître qui se tient tout près de l'estrade des notables. Une forte explosion retentit, des torches enflammées traversent l'espace près du toit du hangar. L'odeur du tabac qui brûle se répand dans l'atmosphère. Monsieur Duverger se précipite, suivi du contremaître, vers les étagères où sont stockées les masses de tabac. Au moment où ils passent sous le tire-sac, une masse de tabac en feu se détache et tombe sur les deux hommes. C'est une scène de chaos : les hurlements, les cris, le piétinement de tous ceux qui cherchent à s'enfuir et bousculent les témoins du drame tétanisés. J’aperçois Bertrand sortir discrètement .Il se dirige vers le café tout proche. Quelle drôle d'idée ! Je le suis, le vois entrer dans le café, décrocher la toile de l'incendie et la cacher derrière un tas de bois dans l'arrière-cour sous les yeux de Clarisse.
J’ai été violemment perturbée par la chute du tabac enflammé. J’ai hâte de voir mes photos développées. Je prépare mon appareil pour une nouvelle photo et dans le viseur quand je vois deux hommes en grand conciliabule dans le coté droit du hangar : Bertrand Mauduit est revenu, il parle avec animation avec Jean Favier. Ils sont bientôt rejoint par le peintre qui semble jouir du spectacle si c'est vraiment un sourire qui détend son visage. Je regarde avec insistance les trois hommes et me dis que mon imagination est sans bornes. Non ces hommes ne sourient pas, c'est impossible dans un drame pareil.
Les trois gamins qui grimpent dans le chêne de la place et se lancent des bâtons et des boules de paille comme des jongleurs, ne paraissent pas affectés le moins du monde.
J’ai accumulé de nombreuses photos, je vais pouvoir faire un article captivant même si cet accident tragique va assombrir mon reportage. Je me dirige vers le café où Clarisse va sans doute me proposer un plat savoureux. Je m'assieds à la table devant le comptoir à l'écart dans le coin droit.
l’expression qui suit est bizarre : on dirait qu’elle s’étonne de l’atmosphère. Après un tel drame, n’est-ce pas évident ?
"Je mets sur le compte de l'accident et de l'incendie l'atmosphère lourde qui..."
remplacé par
Une atmosphère lourde pèse sur l'établissement qui semble bien sombre et triste.
Là encore, elle ne peut pas s’étonner de la disparition de la toile puisqu’elle a vu Bertrand la décrocher et la cacher.
"Il manque quelque chose." supprimé
Devant moi le mur a retrouvé sa couleur marron striée de lignes blanches, le tableau rouge celui que j’ai aperçu ce matin et qui évoquait un incendie n'est plus là. Je sens le regard de Clarisse posé sur moi mais je ne parviens pas à lui parler, elle s'est détournée.
Ce soir-là, je tombe de sommeil et avant de fermer les yeux, une question s'écrit dans mon esprit : accident ou attentat ?
J’ouvre ma conscience à Suon et lui demande mon retour
Les archives de Nanmars mentionnent que le 22 novembre 1863, une jeune femme photographe prénommée Amélie a réalisé un reportage à l’occasion de l’inauguration d’un nouveau bâtiment séchoir de la manufacture de tabac de la ville. Celui-ci fut détruit par un incendie causant la mort du maire et du directeur. Accident ou attentat, Amélie pose la question à la fin de son reportage.
"Le message suivant m’invite à prendre connaissance... message suivant ? Où ? Je remplace par la phrase qui suit
Je prends connaissance des fiches de quelques personnes présentes à Nanmars à cette époque
Fiches établies par Suzy
Je ne m’arrête pas, ici, sur le format des fiches. Elles prendront toutes la même forme lors de l’édition.
- Prénom
- Amélie
- Nom
- Lebrun
- Date de Naissance
- 1823
- Lieu
- Paris
- Profession
- photographe
- Célbataire, a quelques liaisons amoureuses. Sans enfant, elle est très proche de sa famille qui s’est agrandie au fil des années, avec l’arrivée de nombreux neveux et nièces.
- Personnalité
- audacieuse, curieuse, indépendante
- Portrait social
- sportive
Femme cultivée, toujours partante pour de nouvelles expériences, artistiques ou sportives (elle monte régulièrement à cheval et pratique la randonnée en forêt ou en montagne) Amélie lit la presse tous les jours, suit l’actualité politique (sans avoir une opinion radicale) et continue de s’intéresser aux nouvelles inventions, telles que le vélocipède en 1861, allant jusqu’à l’essayer et l’adopter, portant un pantalon d’homme pour l’occasion.
- Biographie
En 1855, lors de l’exposition universelle organisée à Paris, elle se passionne pour la photographie en visitant une exposition commandée par la commission des Monuments historiques. Cette découverte va bouleverser toute son existence. Elle se perfectionnera auprès de son maître, Gustave Le Gray, célèbre photographe de l'époque. Quand Gustave Le Gray est contraint de fermer son atelier en 1860, Amélie décide d’ouvrir son propre atelier. et reprend une bonne partie de sa clientèle, dont des comédiens et des hommes politiques
- Prénom
- Jean Charles
- Nom Duverger
- Date de naissance
- 3 juillet 1807
- Famille
- ainé de 5 enfants 2 garçons 3 filles ; père militaire, mère au foyer
Le père, ambitieux, tient à ce que ses garçons reçoivent une bonne éducation, notamment par des précepteurs engagés. Les filles apprennent tout de même les fondamentaux avant de se préparer à un avenir d'épouse et de maîtresse de maison Jean-Charles, l'aîné de la famille, brillant dans ses études, s'habitue à occuper une place dominante dans sa famille comme dans son environnement universitaire. Il adopte des opinions tranchées dont il fait part en famille. Sa mère, délaissée par son père, est en admiration devant lui, ce qui exacerbe les conflits avec son père. Celui-ci qui grimpe dans l'échelle sociale est néanmoins dépourvu des références culturelles dont dispose Jean-Charles et le vit mal. Il humilie son fils, qui en opposition, se montre de plus en plus agressif et arrogant.
Portrait socialIl me semble qu’on reste sur le portrait familial/privé dans ce qui suit ?
Épouse : Hortense, 3 enfants
Liaison : Madeleine Fourtanier épouse du directeur de la manufacture
- Personnalité
- ambitieux, orgueilleux, libertin, séducteur
- Vie professionnelle
Le journal est la propriété d’un groupement de personnes fortunées de la région, dont le directeur de la manufacture, Michel Fourtanier.
En 1863 Jean-Charles a 56 ans et est directeur du Courrier de Nanmars depuis 7 ans. Il dirige le journal d'une main de fer, en conformité avec les tendances politiques dominantes de sa région. Habitué aux manœuvres pour maintenir sa position et pour en tirer un profit financier, il a fini par se présenter aux élections municipales et est maire de Nanmars depuis 2 ans.
- Prénom
- Michel
- Nom
- Fourtanier
- Parents
- agriculteur
- Famille
- dernier d’une famille de 7 enfants
Mariage : à 20 ans épouse Josette 19 ans qui meurt de la tuberculose 10 ans plus tard
À 33 ans épouse Madeleine 18 ans
- Vie professionnelle
Apprenti à la manufacture de tabac à 15 ans puis contremaitre et directeur
Intelligent, entreprenant, il ne se satisfait pas vraiment de son statut de contremaître. Il voudrait réorganiser l'outil de production des cigares et cigarettes, mais en est empêché par sa hiérarchie qui préfère la tranquillité. Néanmoins petit à petit les anciens partiront à la retraite et Michel grimpera au fur et à mesure de contremaître à chef de service, sous-directeur puis directeur. Il est alors en mesure d'impulser et d'imposer le renouveau, dans un objectif d'efficacité et de rentabilité, toutefois sans tenir compte des conditions de travail des employés et ouvriers qu'il met à rude épreuve. Des accidents de travail graves et même des décès sont à déplorer. Le mécontentement des salariés est important
- Prénom
- Bertrand
- Nom Mauduit
- Date de naissance
- 1823
- Vie professionnelle
- comptable à la mairie et au journal de Nanmars
- Portrait physique
Apparence austère au premier abord : veste et pantalon gris anthracite accompagnant un gilet droit gris pâle discrètement orné aux boutons. Le pantalon peu large tombe droit sur des bottes vernies. Un chapeau bords évasés relevés droit sur les côtés découvre ses cheveux coupés court légèrement frisés
- Famille
Son père serait fier de lui. Ouvrier à la manufacture des tabacs , il a été victime d’un accident qui lui a coûté la vie. Bertrand avait dix ans .Sa mère, veuve avec trois enfants subvenait aux besoins de la famille en travaillant chez de riches familles du bourg. Elle était chargée des gros travaux: récurage des sols, lessive du linge de maison , de gros draps lourds qu’elle faisait bouillir dans de grandes lessiveuse fumantes avant de les rincer à l’eau froide dans le bac de la place du village. Sa santé fragile se détériorait. Bertrand l’aidait en travaillant chez les paysans du coin pendant les vacances L’instituteur du village avait remarqué cet élève brillant doué d’une mémoire phénoménale pour les chiffres et les démonstrations Bertrand partage son temps de travail entre la mairie et le journal local dont le propriétaire est le directeur de la manufacture de tabac..Il a constitué un dossier secret où il garde les traces de factures surévaluées, de recettes à la provenance douteuse; sans compter les nombreuses décisions favorisant les patrons d’entreprise proches du maire. Il a les preuves de la porosité entre les comptes du journal et de la mairie .
Pour venger la mort de son père, il souhaite la disparition du directeur de la manufacture
Suite supprimée
Ainsi il décide de retourner en 1865, rencontrer Amélie, qui a été en contact direct avec les employés et qui pourra certainement lui parler du fonctionnement et de la réalité de ces modes de travail. Il arrive à Paris, chez Amélie, un dimanche 15 avril 1866. Le printemps est déjà bien avancé, il fait doux. Il se présente directement chez Amélie qui vit dans le quartier de son enfance le quartier du faubourg saint Antoine. Amélie est une femme d'environ 40 ans, de taille moyenne, brune et mince. Elle est née à Paris et y a vécu la majorité de sa vie. très tôt elle a montré un caractère original et espiègle. En 1855, lors de l’exposition universelle organisée à Paris, elle se passionne pour la photographie en visitant une exposition commandée par la commission des Monuments historiques. Cette découverte va bouleverser toute son existence. Elle se perfectionnera auprès de son maître, Gustave Le Gray, célèbre photographe de l'époque. Quand Gustave Le Gray est contraint de fermer son atelier en 1860, Amélie décide d’ouvrir son propre atelier. et reprend une bonne partie de sa clientèle, dont des comédiens et des hommes politiques. Sur le plan personnel, Amélie a beaucoup investi dans la photographie. Elle est célibataire, a quelques liaisons amoureuses. Sans enfant, elle est très proche de sa famille qui s’est agrandie au fil des années, avec l’arrivée de nombreux neveux et nièces. Sa situation matérielle est plutôt bonne. Elle donne également des cours, quand elle n’est pas en reportage. En effet, sa renommée s’est développée même en dehors de Paris et elle accepte de voyager seule en train, à chaque fois que c’est possible, pour honorer des commandes. C’est une femme cultivée, toujours partante pour de nouvelles expériences, artistiques ou sportives (elle monte régulièrement à cheval et pratique la randonnée en forêt ou en montagne) Amélie lit la presse tous les jours, suit l’actualité politique (sans avoir une opinion radicale) et continue de s’intéresser aux nouvelles inventions, telles que le vélocipède en 1861, allant jusqu’à l’essayer et l’adopter, portant un pantalon d’homme pour l’occasion. Après quelques échanges de courtoisie, Amélie lui racontera tout ce qu'elle sait de la manufacture de tabac et de son immersion à Nanmars.
Nouvelle suite revue par Suzy
Un peu troublé par l’opportunité de changer de genre en m‘incarnant dans une femme Amélie, Je me sens rassuré par cette personnalité aventureuse et audacieuse que je choisis. De plus, et aussi par le fait qu’elle n’hésite pas à porter des vêtements d’homme, je n’aurais vraiment pas envie de m’encombrer de jupons et de manches à volants. Quant aux aventures qui pourraient se présenter, je préfère ne pas y penser.
Je me dirige vers la porte du placard qui conduit à la mer. Suivant la procédure de transfert, je communique les données de ma mission à Suon et me sens aspiré dans le vide.
On reprend mot pour mot, la description des précédents départs.
Je me dirige vers la porte qui conduit à La Mer, j’insère les données de mission dans la console, je me sens aspiré dans le vide.
Arrivée d'Amélie à Nanmars supprimée
Eugénie
Je suis arrivée à Nanmars au début de l'été 1863. J'avais été contactée par le maire de Nanmars qui souhaitait que je réalise un reportage sur la manufacture de tabacs et sur ses employés qui serait présenté à l'occasion de l'inauguration du nouveau séchoir. Je suis arrivée le soir du 1er juin 1863 en train et j'ai dormi dans une auberge autour de la gare. Aux premières heures de la journée, je suis partie visiter la ville et j'ai traversé les rues et j'ai admiré cette ville et plus particulièrement le quartier de la manufacture. La manufacture de tabac de Nanmars était en plein essor. C'était le poumon économique de la ville et la ville de Nanmars était ainsi en plein développement et grossissait chaque année. Le maire était très fier à l'époque d'avoir insister pour installer cette manufacture en 1852 dans sa ville contre l'avis des notables. Il y avait une vraie animation tout autour de la manufacture.
J'avais rendez-vous, le lendemain à 14h, au sein du journal local avec le maire et le directeur du journal pour partager plus précisément sur le travail demandé. Quand je rentra dans la pièce, j'ai été impressionnée par le maire de Nanmars. C'était un homme que l'on remarquait. Après notre échange, où nous avons établi les conditions de travail et préciser leur demande. Le directeur du journal m'a fait visité les lieux et M'a présenté l'ensemble des employés car j'allais aussi réalisé le reportage sur eux.
A la première seconde ou j'ai rencontré Bernard Mauduit, je l'ai envahit de questions. Il connaissait Nanmars comme sa poche et c'était un homme qui aimait trainer la nuit dans la ville. J'ai donc fini la découverte du journal avec lui et il me fit découvrir tous les recoins du journal. Au moment de partir je lui demanda conseil sur un endroit ou je pourrais m'installer pendant toute la durée de mon reportage qui me permette d'être au plus près de ce qui se passait à Nanmars. Il me recommanda sans hésiter une auberge au coeur du quartier de la manufacture. J'y rencontra Clarisse la patronne.
À développer (consigne de l’époque de la rédaction)
Arrivée d'Amélie à Nanmars reprise par Suzy
J’ai modifié la conjugaison; Je trouve en effet pertinent la position de Suzy (dans le contexte qui a évolué depuis la première rédaction de ce texte) d’intégrer le corps d’Amélie et d’en faire la narratrice. Dans ce cas, nous devons suivre son parcours en temps réel.
J’intègre le corps d’Amélie, le 20 novembre 1863 alors qu’elle arrive je suis arrivée à Nanmars en novembre 1863. J'avais été contactée par le maire de Nanmars qui souhaite que je réalise un reportage sur la manufacture de tabacs et ses employés qu’il me présentera à l'occasion de l'inauguration du nouveau séchoir.
Je suggère de supprimer ce passage pour raccourcir un peu ce long récit.
en train et j'ai dormi dans une auberge autour de la gare. Le lendemain
Pour rester dans la logique de ce qui a été dit sur le temps qui se déroule de la même façon dans la Tour et au cours de voyages, Fred ne peut pas s’incarner trop tôt dans le corps d’Amélie car il a pris son temps pour arriver à la Tour, à étudier le dossier, etc. Restons vagues sur l’heure en supprimant : "Aux premières heures de la journée, je pars visiter la ville." On peut le remplacer par :
En attendant l’heure de mon rendez-vous, je visite la ville.
Marchant au hasard dans les rues je me suis retrouvé
Dans les allées de terre battue du cimetière, j’aperçois une silhouette penchée sur une tombe : Un homme vêtu d'un pantalon et d'une veste de drap noir serre les poings, il semble éprouver une profonde colère. Un individu élégant vêtu d’un costume gris s’approche de lui.
Cachée derrière un monument funéraire imposant, je saisi des bribes de leur conversation. Est-ce la tristesse qui marque leur visage, qui les rapproche ? Je comprends que l'homme en colère travaille sur un chantier de construction où il s'occupe des travaux de destruction de rochers et autres obstacles qu'il fait sauter à la dynamite. Il parle de Germaine enterrée là depuis cinq ans, morte suite à un accident de hachoir qui lui a déchiqueté un bras .
Elle avait vingt-cinq ans .
- « Ils l’ont tuée. Vous faites partie de leur monde, vous ne pouvez pas comprendre.
- — Mon père travaillait à la manufacture. Il est mort écrasé par une balle de tabac de cent vingt kilos, j’avais dix ans. »
Je ne comprends pas l’intérêt de la phrase suivante : "Le notable et l’ouvrier reviennent ensemble vers le centre du village, je les suis de loin." Que découvre-t-elle de nouveau en le suivant ? Et si elle ne découvre rien, à quoi bon préciser qu’elle les suit, surtout qu’on passe à autre chose dans ce qui suit.
La mairie de style régional à briques rouges s'avère avoir de l'allure. Je suis accueillie par une femme qui se présente comme la secrétaire du maire, monsieur Duverger. Elle frappe à la porte du bureau pour m’annoncer.
Je suis surprise par l'allure de Monsieur Duverger : de belle prestance, habillé en frac, cravaté de manière distinguée. Charmée aussi par son accueil chaleureux et quelque peu séducteur. Je me dis qu'il ne doit pas recevoir tous les jours des femmes journalistes, photographe de surcroît.
Déjà dit
"Il m’explique qu'il a souhaité me faire venir pour l'inauguration du nouveau séchoir de la manufacture de tabac dans l'espoir qu'un article dans la presse nationale fasse connaître Nanmars."
Avec gentillesse il me décrit l'histoire de Nanmars, sa situation économique du moment et l'importance de la manufacture pour les finances de la commune. Il me demande combien de temps je compte rester et comment je souhaite organiser mon séjour. Il regrette que la ville, à part le bistro-auberge où je me suis établie, n'offre pas beaucoup de divertissements. Il y a bien une troupe de comédiens qui donne des représentations dans une grange transformée en salle de spectacle. Il m’invite à assister, à la représentation d’une pièce écrite par ses soins.
- « Vous savez, il faut bien animer quelque peu la ville et j'en profite pour caser quelques-uns de mes gribouillages. »
Accompagné par son épouse, il se ferait un plaisir de passer me prendre à l'auberge.
Il me présente Bertrand Mauduit et lui demande de me faire visiter les locaux du journal. Je reconnais l’homme élégant aperçu au cimetière. Il occupe un poste de comptable à la mairie et au journal local. Le Courrier de Nanmars Il connait Nanmars comme sa poche, il aime traîner la nuit dans la ville. J'ai donc découvert le journal avec lui.
Soudain , nous sommes attirés par des éclats de voix : un homme à la silhouette massive se précipite en hurlant dans le bureau du maire. Ses vêtements dégoulinent , une flaque se forme à ses pieds, il est couvert de plumes blanches de la tête au pied.
- « Alors que je traversais la place, en passant sous le chêne, une trombe d’eau et des plumes se sont déversées sur moi. C’est inadmissible, il faut punir ces garnements. »
La secrétaire du maire le conduit dans un cabinet de toilette attenant au bureau et lui donne des habits secs.
Bertrand Mauduit murmure à mon oreille :
- « M.Fourtanier, le directeur de la manufacture. »
Il peine à retenir son envie de rire. M.Fourtanier s’éloigne en marmonnant :
- « je compte sur toi. Il faut les trouver et les punir à coup de fouet. »
Le maire baisse les yeux et rentre dans son bureau.
Bertrand a eu le temps d’apercevoir le regard malicieux de la secrétaire. Il sourit en pensant aux garnements qui ont attisé la colère du directeur.
Pendant la pause qu’il s’octroie tous les matins de temps en temps pour fumer une cigarette, nous apercevons trois enfants d’une douzaine d’années sautant des branches du chêne en faisant des pirouettes, riant aux éclats.
- « Vous avez joué un sale tour à monsieur le directeur de la manufacture »
Les trois jeunes échangent des regards innocents, ils se méfient de cet homme bien habillé qui travaille à la mairie donc proche des riches du village.
- « On n’a rien fait de mal » dit le plus grand, « il était ridicule avec toutes ses plumes et sa tête rouge de colère comme un coq. Nous on n’a fait mourir personne. »
Le regard de l’adolescent devient dur :
- « Je le hais » dit-il entre ses dents serrées.
Bertrand les regarde partir en courant, escaladant les bancs et les murets qui entourent la place. Je prends congé et reviens vers l’auberge .
Soirée du 20 novembre (reprise de Suzy)
À l'heure convenue M.Duverger arrive à l’auberge et me présente son épouse Hortense, qui poliment me souhaite la bienvenue à Nanmars.
À notre arrivée dans la salle nous sommes salués par un bon nombre de spectateurs, mais je note quelques abstinents manifestes, ce qui me laisse quelque peu songeuse.
Pendant la représentation je suis impressionnée par la qualité de l'écriture de la pièce qui tout en étant simple et plutôt drôle, dénote une réelle culture.
Après les applaudissements et les salutations, monsieur Duverger me présente aux comédiens qui se montrent enjoués et même quelque peu familiers avec le maire qu’ils appellent Jean-Charles. J’apprécie sa simplicité mais j’éprouve aussi de l'étonnement.
Il évacuera mes compliments d'un revers de la main.
- « Oh vous savez dans mon jeune âge je rêvais d'être écrivain. Écrire me ramène à mes années d'étudiant. »
Décidément je le trouve bien sympathique.
Assise près du comptoir dans la grande salle de l’auberge, j’observe Clarisse circulant entre les tables.
Consciente de l’importance du café auberge près de la manufacture, Clarisse apporte un soin particulier à son apparence. Qu’elle soit derrière le comptoir de bois verni ou circulant entre les tables, elle sait mettre en valeur sa silhouette aux formes sculptées par les vêtements. Elle a adopté la nouvelle mode des robes faites d’une jupe et d’un corsage cousus. Une légère traîne et un ruban large noué dans le dos souligne sa taille fine. Un châle en cachemire à dominantes rose donne de l’éclat à son teint pâle. Ses cheveux relevés en chignon sur la nuque sont maintenus dans un filet de dentelle mauve d’une couleur assortie à la jupe qui se balance quand elle avance dans la salle pour saluer les habitués. Clarisse aime les camaïeu de couleur du violet profond pour le ruban de taille au mauve le plus délicat pour le filet couvrant sa chevelure. Que ce soit son maintien, ou ses vêtements, cette femme se démarque de la plupart de celles de Nanmars.
On ne connait pas bien son origine mais il paraît évident qu’elle ne fait pas partie des familles de notables de la ville. Son travail dans le café pourrait la rapprocher des femmes du quartier pauvre, trimant jour après jours dans les champs ou assurant l’entretien des belles maisons cossue du centre-ville .
Clarisse met un point d’honneur à briquer son comptoir de zinc à préparer des repas roboratifs. Des pommes de terre et du pain de seigle trempé dans le bouillon clair pour les ouvriers du chantier voisin, des plats de viande, du fromage et de la charcuterie pour les travailleurs aux mains blanches : le comptable M. Mauduit, le peintre Léon Renart, Alexandre qui a un fort accent polonais et travaille à l’imprimerie du Courrier de Nammars. Elle sert les pichets de vin à ceux qui n’ont pas d’argent pour acheter à manger. Elle a compris qu’ils ont besoin de l’ambiance accueillante du café. Clarisse est bienveillante envers tout le monde, elle accepte les gens comme ils sont sans les juger ou les critiquer, se permettant parfois un léger sourire quand la conversation s’enflamme. Elle tient sa place. Elle aime les beaux vêtements et les porte avec assurance même si elle n’est pas une dame de la bourgeoisie.
J’ai reconnu Bertrand Mauduit au milieu d’un groupe d’ouvriers. Il a changé son apparence. Comme eux, il porte un blouse grise, des vêtements simples qui lui permettent d’entrer en contact avec les travailleurs de la manufacture. Il partage avec eux la soupe de légumes au pain de seigle trempé, le fromage fait maison. Il parle peu mais écoute et retient tous les détails du fonctionnement de la manufacture. Près de lui un homme porte un foulard rouge qui tranche sur sa blouse bleu indigo, un peintre, Léon Renart, d’après Clarisse.
Je reconnais l’ouvrier du cimetière : Jean Favier. Je remarque l’intérêt que le comptable porte à ces conversations où les mots violence, vengeance, révolte, insurrection claquent de plus en plus fort à mesure que la soirée s’allonge.
Avant de m’endormir, je feuillette mon carnet de croquis et choisis ceux qui serviront de base aux photographies du reportage : Le maire de Nanmart debout devant la mairie, la tombe de germaine Clarisse derrière le comptoir de l’auberge.
Attention, ce ne doit pas être Fred qui réalise le reportage Peut-être faudrait-il le faire rentrer à la Tour ? Peut-être à ce niveau-là ? Avant cela, il transmettrait les souvenirs de la journée à Amélie. Ensuite, il reviendrait.
21 novembre (reprise de Suzy)
Une partie de la matinée du 21 novembre a été occupée par la visite de la manufacture avec le contremaitre, pendant la journée de travail des ouvriers. Ceux-ci travaillent dix heures par semaine, du lundi au samedi. J’ai rencontré principalement des ouvrières, car les femmes démontrent une grande habileté tout au long de la chaîne de fabrication.
Employées à la Manufacture des tabacs à partir de l’âge de douze ans, elles assurent tout d’abord l’écôtage qui consiste à enlever les nervures des feuilles puis le paquetage. Les feuilles de tabac sont étalées sur des claies et soumises à une première mouillade à l’eau claire. L’objectif est d’humecter délicatement les feuilles avec une lance à eau pour les rendre plus souples. Elles restent ensuite à sécher avant d’être acheminées à l’époulardage. Il s’agit alors de trier les feuilles. Puis elles sont mouillées une seconde fois, cette fois-ci à l’eau salée, grâce à un mouilleur mécanique. Deux jours après, les masses de mouillades, qui pèsent environ cent-vingt kilos, sont transportées à l’écôtage, Je prends deux photos de ballots de tabac empilés dans le séchoir et le portrait de M Fourtanier debout au milieu du séchoir.
- « Venez, je vais vous présenter quelqu’un. »
Bertrand Mauduit m’invite à le suivre dans l’atelier du peintre Léon Renart.
- « Vous connaissez le tableau de l'incendie du château d'eau. C'était en 1848, le 24 février. les émeutiers ont mis le feu au château d'eau à cause de l'arrivée du général Bugeaud à la tête de l'armée de Paris. Celui qui avait fait couler tant de sang pendant l'insurrection de Paris était couvert d'honneur. Comme toujours, les notables, les riches, imposent leurs lois. »
Léon Renart parle sans regarder derrière lui mais conscient d'une présence dans son dos. Il s'arrête un instant, regarde Bertrand puis reprend d'une voix plus sourde , altérée par l'émotion.
- « J'étais soldat dans le garde nationale, j'ai tiré sur le peuple, sur ceux qui se battaient pour la justice et la liberté. J'étais jeune, je ne savais pas. J'ai vu l'horreur des combats contre ceux qui se battaient pour vivre, manger, nourrir leur famille , pour la liberté. »
Les flammes rouges et orange, les nuages de fumée grise, noire et blanche occupent le centre de la toile mais on devine des murs, des fenêtres en feu, un toit qui s'effondre . C est la manufacture qui brûle sur ce tableau, comme le château d'eau incendié par le peuple révolté.
Assise près du comptoir, je regarde. Clarisse en train d'accrocher une affiche annonçant les fêtes de l'inauguration du séchoir.
- « Je vais t'apporter un tableau, une toile de peintre pour décorer ton café » dit Bertrand.
La nuit tombe tôt en ce 21 novembre. Le froid mordant après le coucher du soleil n'incite personne à sortir et les habitants de Nanmars sont calfeutrés chez eux. Une lumière filtre derrière les rideaux du café.
À l’intérieur, un homme debout devant le tableau de Léon Renart représentant un incendie. Les pantalons de toile grossière, les vestes de drap noir, les chaussures cloutées ne permettent pas à première vue de différencier les hommes fascinés par la scène imaginée par le peintre.
Clarisse debout derrière le comptoir reconnaît Léon le peintre, près de lui Alexandre Kowalsski le typographe du journal de Nammars, un peu à l'écart, Marthe et Joseph, deux tâcherons employés à la journée depuis que leur ferme a été rasée pour la construction du séchoir. Ils boivent littéralement les paroles de l'homme debout : Bertrand Mauduit le comptable qui a troqué les vêtements bourgeois contre la veste et le pantalon de drap noir.
- « Ce que vous voyez sur ce tableau n'existe pas, pas encore, mais pourrait devenir une réalité. »
Brûler leur manufacture mais comment ?
- « Des bombes incendiaires » précise Jean Favier, « c'est mon métier de fabriquer des explosifs, je peux fournir de la poudre, de la dynamite...»
Les détails de l'explosion et de l'incendie prennent forme et chacun trouve son rôle dans cette révolte qui ne dit pas encore son nom.
22 novembre
En ce 22 novembre 1863, Michel Fourtanier se prépare à prononcer le plus important discours de sa vie. Des personnalités politiques en vue à Paris, un député, le maire Duverger, attendent assis devant l'estrade.
Je me déplace discrètement dans le public.
Soudain, le craquement caractéristique d'un pétard se fait entendre, Jean-Charles Duverger fait un signe de tête au contremaître qui se tient tout près de l'estrade des notables. Une forte explosion retentit, des torches enflammées traversent l'espace près du toit du hangar. L'odeur du tabac qui brûle se répand dans l'atmosphère. Monsieur Duverger se précipite, suivi du contremaître, vers les étagères où sont stockées les masses de tabac. Au moment où ils passent sous le tire-sac, une masse de tabac en feu se détache et tombe sur les deux hommes. C'est une scène de chaos : les hurlements, les cris, le piétinement de tous ceux qui cherchent à s'enfuir et bousculent les témoins du drame tétanisés. J’aperçois Bertrand sortir discrètement .Il se dirige vers le café tout proche. Quelle drôle d'idée ! Je le suis, le vois entrer dans le café, décrocher la toile de l'incendie et la cacher derrière un tas de bois dans l'arrière-cour sous les yeux de Clarisse.
J’ai été violemment perturbée par la chute du tabac enflammé. J’ai hâte de voir mes photos développées. Je prépare mon appareil pour une nouvelle photo et dans le viseur quand je vois deux hommes en grand conciliabule dans le coté droit du hangar : Bertrand Mauduit est revenu, il parle avec animation avec Jean Favier. Ils sont bientôt rejoint par le peintre qui semble jouir du spectacle si c'est vraiment un sourire qui détend son visage. Je regarde avec insistance les trois hommes et me dis que mon imagination est sans bornes. Non ces hommes ne sourient pas, c'est impossible dans un drame pareil.
Les trois gamins qui grimpent dans le chêne de la place et se lancent des bâtons et des boules de paille comme des jongleurs, ne paraissent pas affectés le moins du monde.
J’ai accumulé de nombreuses photos, je vais pouvoir faire un article captivant même si cet accident tragique va assombrir mon reportage. Je me dirige vers le café où Clarisse va sans doute me proposer un plat savoureux. Je m'assieds à la table devant le comptoir à l'écart dans le coin droit.
l’expression qui suit est bizarre : on dirait qu’elle s’étonne de l’atmosphère. Après un tel drame, n’est-ce pas évident ?
"Je mets sur le compte de l'accident et de l'incendie l'atmosphère lourde qui..."
remplacé par
Une atmosphère lourde pèse sur l'établissement qui semble bien sombre et triste.
Là encore, elle ne peut pas s’étonner de la disparition de la toile puisqu’elle a vu Bertrand la décrocher et la cacher.
"Il manque quelque chose." supprimé
Devant moi le mur a retrouvé sa couleur marron striée de lignes blanches, le tableau rouge celui que j’ai aperçu ce matin et qui évoquait un incendie n'est plus là. Je sens le regard de Clarisse posé sur moi mais je ne parviens pas à lui parler, elle s'est détournée.
Ce soir-là, je tombe de sommeil et avant de fermer les yeux, une question s'écrit dans mon esprit : accident ou attentat ?
J’ouvre ma conscience à Suon et lui demande mon retour
Portrait socialIl me semble qu’on reste sur le portrait familial/privé dans ce qui suit ?
Épouse : Hortense, 3 enfants
Liaison : Madeleine Fourtanier épouse du directeur de la manufacture
- Personnalité
- ambitieux, orgueilleux, libertin, séducteur
- Vie professionnelle
Le journal est la propriété d’un groupement de personnes fortunées de la région, dont le directeur de la manufacture, Michel Fourtanier.
En 1863 Jean-Charles a 56 ans et est directeur du Courrier de Nanmars depuis 7 ans. Il dirige le journal d'une main de fer, en conformité avec les tendances politiques dominantes de sa région. Habitué aux manœuvres pour maintenir sa position et pour en tirer un profit financier, il a fini par se présenter aux élections municipales et est maire de Nanmars depuis 2 ans.
- Prénom
- Michel
- Nom
- Fourtanier
- Parents
- agriculteur
- Famille
- dernier d’une famille de 7 enfants
Mariage : à 20 ans épouse Josette 19 ans qui meurt de la tuberculose 10 ans plus tard
À 33 ans épouse Madeleine 18 ans
- Vie professionnelle
Apprenti à la manufacture de tabac à 15 ans puis contremaitre et directeur
Intelligent, entreprenant, il ne se satisfait pas vraiment de son statut de contremaître. Il voudrait réorganiser l'outil de production des cigares et cigarettes, mais en est empêché par sa hiérarchie qui préfère la tranquillité. Néanmoins petit à petit les anciens partiront à la retraite et Michel grimpera au fur et à mesure de contremaître à chef de service, sous-directeur puis directeur. Il est alors en mesure d'impulser et d'imposer le renouveau, dans un objectif d'efficacité et de rentabilité, toutefois sans tenir compte des conditions de travail des employés et ouvriers qu'il met à rude épreuve. Des accidents de travail graves et même des décès sont à déplorer. Le mécontentement des salariés est important
- Prénom
- Bertrand
- Nom Mauduit
- Date de naissance
- 1823
- Vie professionnelle
- comptable à la mairie et au journal de Nanmars
- Portrait physique
Apparence austère au premier abord : veste et pantalon gris anthracite accompagnant un gilet droit gris pâle discrètement orné aux boutons. Le pantalon peu large tombe droit sur des bottes vernies. Un chapeau bords évasés relevés droit sur les côtés découvre ses cheveux coupés court légèrement frisés
- Famille
Son père serait fier de lui. Ouvrier à la manufacture des tabacs , il a été victime d’un accident qui lui a coûté la vie. Bertrand avait dix ans .Sa mère, veuve avec trois enfants subvenait aux besoins de la famille en travaillant chez de riches familles du bourg. Elle était chargée des gros travaux: récurage des sols, lessive du linge de maison , de gros draps lourds qu’elle faisait bouillir dans de grandes lessiveuse fumantes avant de les rincer à l’eau froide dans le bac de la place du village. Sa santé fragile se détériorait. Bertrand l’aidait en travaillant chez les paysans du coin pendant les vacances L’instituteur du village avait remarqué cet élève brillant doué d’une mémoire phénoménale pour les chiffres et les démonstrations Bertrand partage son temps de travail entre la mairie et le journal local dont le propriétaire est le directeur de la manufacture de tabac..Il a constitué un dossier secret où il garde les traces de factures surévaluées, de recettes à la provenance douteuse; sans compter les nombreuses décisions favorisant les patrons d’entreprise proches du maire. Il a les preuves de la porosité entre les comptes du journal et de la mairie .
Pour venger la mort de son père, il souhaite la disparition du directeur de la manufacture
Suite supprimée
Ainsi il décide de retourner en 1865, rencontrer Amélie, qui a été en contact direct avec les employés et qui pourra certainement lui parler du fonctionnement et de la réalité de ces modes de travail. Il arrive à Paris, chez Amélie, un dimanche 15 avril 1866. Le printemps est déjà bien avancé, il fait doux. Il se présente directement chez Amélie qui vit dans le quartier de son enfance le quartier du faubourg saint Antoine. Amélie est une femme d'environ 40 ans, de taille moyenne, brune et mince. Elle est née à Paris et y a vécu la majorité de sa vie. très tôt elle a montré un caractère original et espiègle. En 1855, lors de l’exposition universelle organisée à Paris, elle se passionne pour la photographie en visitant une exposition commandée par la commission des Monuments historiques. Cette découverte va bouleverser toute son existence. Elle se perfectionnera auprès de son maître, Gustave Le Gray, célèbre photographe de l'époque. Quand Gustave Le Gray est contraint de fermer son atelier en 1860, Amélie décide d’ouvrir son propre atelier. et reprend une bonne partie de sa clientèle, dont des comédiens et des hommes politiques. Sur le plan personnel, Amélie a beaucoup investi dans la photographie. Elle est célibataire, a quelques liaisons amoureuses. Sans enfant, elle est très proche de sa famille qui s’est agrandie au fil des années, avec l’arrivée de nombreux neveux et nièces. Sa situation matérielle est plutôt bonne. Elle donne également des cours, quand elle n’est pas en reportage. En effet, sa renommée s’est développée même en dehors de Paris et elle accepte de voyager seule en train, à chaque fois que c’est possible, pour honorer des commandes. C’est une femme cultivée, toujours partante pour de nouvelles expériences, artistiques ou sportives (elle monte régulièrement à cheval et pratique la randonnée en forêt ou en montagne) Amélie lit la presse tous les jours, suit l’actualité politique (sans avoir une opinion radicale) et continue de s’intéresser aux nouvelles inventions, telles que le vélocipède en 1861, allant jusqu’à l’essayer et l’adopter, portant un pantalon d’homme pour l’occasion. Après quelques échanges de courtoisie, Amélie lui racontera tout ce qu'elle sait de la manufacture de tabac et de son immersion à Nanmars.
Nouvelle suite revue par Suzy
Un peu troublé par l’opportunité de changer de genre en m‘incarnant dans une femme Amélie, Je me sens rassuré par cette personnalité aventureuse et audacieuse que je choisis. De plus, et aussi par le fait qu’elle n’hésite pas à porter des vêtements d’homme, je n’aurais vraiment pas envie de m’encombrer de jupons et de manches à volants. Quant aux aventures qui pourraient se présenter, je préfère ne pas y penser.
Je me dirige vers la porte du placard qui conduit à la mer. Suivant la procédure de transfert, je communique les données de ma mission à Suon et me sens aspiré dans le vide.
On reprend mot pour mot, la description des précédents départs.
Je me dirige vers la porte qui conduit à La Mer, j’insère les données de mission dans la console, je me sens aspiré dans le vide.
Arrivée d'Amélie à Nanmars supprimée
Eugénie
Je suis arrivée à Nanmars au début de l'été 1863. J'avais été contactée par le maire de Nanmars qui souhaitait que je réalise un reportage sur la manufacture de tabacs et sur ses employés qui serait présenté à l'occasion de l'inauguration du nouveau séchoir. Je suis arrivée le soir du 1er juin 1863 en train et j'ai dormi dans une auberge autour de la gare. Aux premières heures de la journée, je suis partie visiter la ville et j'ai traversé les rues et j'ai admiré cette ville et plus particulièrement le quartier de la manufacture. La manufacture de tabac de Nanmars était en plein essor. C'était le poumon économique de la ville et la ville de Nanmars était ainsi en plein développement et grossissait chaque année. Le maire était très fier à l'époque d'avoir insister pour installer cette manufacture en 1852 dans sa ville contre l'avis des notables. Il y avait une vraie animation tout autour de la manufacture.
J'avais rendez-vous, le lendemain à 14h, au sein du journal local avec le maire et le directeur du journal pour partager plus précisément sur le travail demandé. Quand je rentra dans la pièce, j'ai été impressionnée par le maire de Nanmars. C'était un homme que l'on remarquait. Après notre échange, où nous avons établi les conditions de travail et préciser leur demande. Le directeur du journal m'a fait visité les lieux et M'a présenté l'ensemble des employés car j'allais aussi réalisé le reportage sur eux.
A la première seconde ou j'ai rencontré Bernard Mauduit, je l'ai envahit de questions. Il connaissait Nanmars comme sa poche et c'était un homme qui aimait trainer la nuit dans la ville. J'ai donc fini la découverte du journal avec lui et il me fit découvrir tous les recoins du journal. Au moment de partir je lui demanda conseil sur un endroit ou je pourrais m'installer pendant toute la durée de mon reportage qui me permette d'être au plus près de ce qui se passait à Nanmars. Il me recommanda sans hésiter une auberge au coeur du quartier de la manufacture. J'y rencontra Clarisse la patronne.
À développer (consigne de l’époque de la rédaction)
Arrivée d'Amélie à Nanmars reprise par Suzy
J’ai modifié la conjugaison; Je trouve en effet pertinent la position de Suzy (dans le contexte qui a évolué depuis la première rédaction de ce texte) d’intégrer le corps d’Amélie et d’en faire la narratrice. Dans ce cas, nous devons suivre son parcours en temps réel.
J’intègre le corps d’Amélie, le 20 novembre 1863 alors qu’elle arrive je suis arrivée à Nanmars en novembre 1863. J'avais été contactée par le maire de Nanmars qui souhaite que je réalise un reportage sur la manufacture de tabacs et ses employés qu’il me présentera à l'occasion de l'inauguration du nouveau séchoir.
Je suggère de supprimer ce passage pour raccourcir un peu ce long récit.
en train et j'ai dormi dans une auberge autour de la gare. Le lendemain
Pour rester dans la logique de ce qui a été dit sur le temps qui se déroule de la même façon dans la Tour et au cours de voyages, Fred ne peut pas s’incarner trop tôt dans le corps d’Amélie car il a pris son temps pour arriver à la Tour, à étudier le dossier, etc. Restons vagues sur l’heure en supprimant : "Aux premières heures de la journée, je pars visiter la ville." On peut le remplacer par :
En attendant l’heure de mon rendez-vous, je visite la ville.
Marchant au hasard dans les rues je me suis retrouvé
Dans les allées de terre battue du cimetière, j’aperçois une silhouette penchée sur une tombe : Un homme vêtu d'un pantalon et d'une veste de drap noir serre les poings, il semble éprouver une profonde colère. Un individu élégant vêtu d’un costume gris s’approche de lui.
Cachée derrière un monument funéraire imposant, je saisi des bribes de leur conversation. Est-ce la tristesse qui marque leur visage, qui les rapproche ? Je comprends que l'homme en colère travaille sur un chantier de construction où il s'occupe des travaux de destruction de rochers et autres obstacles qu'il fait sauter à la dynamite. Il parle de Germaine enterrée là depuis cinq ans, morte suite à un accident de hachoir qui lui a déchiqueté un bras .
Elle avait vingt-cinq ans .
- « Ils l’ont tuée. Vous faites partie de leur monde, vous ne pouvez pas comprendre.
- — Mon père travaillait à la manufacture. Il est mort écrasé par une balle de tabac de cent vingt kilos, j’avais dix ans. »
Je ne comprends pas l’intérêt de la phrase suivante : "Le notable et l’ouvrier reviennent ensemble vers le centre du village, je les suis de loin." Que découvre-t-elle de nouveau en le suivant ? Et si elle ne découvre rien, à quoi bon préciser qu’elle les suit, surtout qu’on passe à autre chose dans ce qui suit.
La mairie de style régional à briques rouges s'avère avoir de l'allure. Je suis accueillie par une femme qui se présente comme la secrétaire du maire, monsieur Duverger. Elle frappe à la porte du bureau pour m’annoncer.
Je suis surprise par l'allure de Monsieur Duverger : de belle prestance, habillé en frac, cravaté de manière distinguée. Charmée aussi par son accueil chaleureux et quelque peu séducteur. Je me dis qu'il ne doit pas recevoir tous les jours des femmes journalistes, photographe de surcroît.
Déjà dit
"Il m’explique qu'il a souhaité me faire venir pour l'inauguration du nouveau séchoir de la manufacture de tabac dans l'espoir qu'un article dans la presse nationale fasse connaître Nanmars."
Avec gentillesse il me décrit l'histoire de Nanmars, sa situation économique du moment et l'importance de la manufacture pour les finances de la commune. Il me demande combien de temps je compte rester et comment je souhaite organiser mon séjour. Il regrette que la ville, à part le bistro-auberge où je me suis établie, n'offre pas beaucoup de divertissements. Il y a bien une troupe de comédiens qui donne des représentations dans une grange transformée en salle de spectacle. Il m’invite à assister, à la représentation d’une pièce écrite par ses soins.
- « Vous savez, il faut bien animer quelque peu la ville et j'en profite pour caser quelques-uns de mes gribouillages. »
Accompagné par son épouse, il se ferait un plaisir de passer me prendre à l'auberge.
Il me présente Bertrand Mauduit et lui demande de me faire visiter les locaux du journal. Je reconnais l’homme élégant aperçu au cimetière. Il occupe un poste de comptable à la mairie et au journal local. Le Courrier de Nanmars Il connait Nanmars comme sa poche, il aime traîner la nuit dans la ville. J'ai donc découvert le journal avec lui.
Soudain , nous sommes attirés par des éclats de voix : un homme à la silhouette massive se précipite en hurlant dans le bureau du maire. Ses vêtements dégoulinent , une flaque se forme à ses pieds, il est couvert de plumes blanches de la tête au pied.
- « Alors que je traversais la place, en passant sous le chêne, une trombe d’eau et des plumes se sont déversées sur moi. C’est inadmissible, il faut punir ces garnements. »
La secrétaire du maire le conduit dans un cabinet de toilette attenant au bureau et lui donne des habits secs.
Bertrand Mauduit murmure à mon oreille :
- « M.Fourtanier, le directeur de la manufacture. »
Il peine à retenir son envie de rire. M.Fourtanier s’éloigne en marmonnant :
- « je compte sur toi. Il faut les trouver et les punir à coup de fouet. »
Le maire baisse les yeux et rentre dans son bureau.
Bertrand a eu le temps d’apercevoir le regard malicieux de la secrétaire. Il sourit en pensant aux garnements qui ont attisé la colère du directeur.
Pendant la pause qu’il s’octroie tous les matins de temps en temps pour fumer une cigarette, nous apercevons trois enfants d’une douzaine d’années sautant des branches du chêne en faisant des pirouettes, riant aux éclats.
- « Vous avez joué un sale tour à monsieur le directeur de la manufacture »
Les trois jeunes échangent des regards innocents, ils se méfient de cet homme bien habillé qui travaille à la mairie donc proche des riches du village.
- « On n’a rien fait de mal » dit le plus grand, « il était ridicule avec toutes ses plumes et sa tête rouge de colère comme un coq. Nous on n’a fait mourir personne. »
Le regard de l’adolescent devient dur :
- « Je le hais » dit-il entre ses dents serrées.
Bertrand les regarde partir en courant, escaladant les bancs et les murets qui entourent la place. Je prends congé et reviens vers l’auberge .
Soirée du 20 novembre (reprise de Suzy)
À l'heure convenue M.Duverger arrive à l’auberge et me présente son épouse Hortense, qui poliment me souhaite la bienvenue à Nanmars.
À notre arrivée dans la salle nous sommes salués par un bon nombre de spectateurs, mais je note quelques abstinents manifestes, ce qui me laisse quelque peu songeuse.
Pendant la représentation je suis impressionnée par la qualité de l'écriture de la pièce qui tout en étant simple et plutôt drôle, dénote une réelle culture.
Après les applaudissements et les salutations, monsieur Duverger me présente aux comédiens qui se montrent enjoués et même quelque peu familiers avec le maire qu’ils appellent Jean-Charles. J’apprécie sa simplicité mais j’éprouve aussi de l'étonnement.
Il évacuera mes compliments d'un revers de la main.
- « Oh vous savez dans mon jeune âge je rêvais d'être écrivain. Écrire me ramène à mes années d'étudiant. »
Décidément je le trouve bien sympathique.
Assise près du comptoir dans la grande salle de l’auberge, j’observe Clarisse circulant entre les tables.
Consciente de l’importance du café auberge près de la manufacture, Clarisse apporte un soin particulier à son apparence. Qu’elle soit derrière le comptoir de bois verni ou circulant entre les tables, elle sait mettre en valeur sa silhouette aux formes sculptées par les vêtements. Elle a adopté la nouvelle mode des robes faites d’une jupe et d’un corsage cousus. Une légère traîne et un ruban large noué dans le dos souligne sa taille fine. Un châle en cachemire à dominantes rose donne de l’éclat à son teint pâle. Ses cheveux relevés en chignon sur la nuque sont maintenus dans un filet de dentelle mauve d’une couleur assortie à la jupe qui se balance quand elle avance dans la salle pour saluer les habitués. Clarisse aime les camaïeu de couleur du violet profond pour le ruban de taille au mauve le plus délicat pour le filet couvrant sa chevelure. Que ce soit son maintien, ou ses vêtements, cette femme se démarque de la plupart de celles de Nanmars.
On ne connait pas bien son origine mais il paraît évident qu’elle ne fait pas partie des familles de notables de la ville. Son travail dans le café pourrait la rapprocher des femmes du quartier pauvre, trimant jour après jours dans les champs ou assurant l’entretien des belles maisons cossue du centre-ville .
Clarisse met un point d’honneur à briquer son comptoir de zinc à préparer des repas roboratifs. Des pommes de terre et du pain de seigle trempé dans le bouillon clair pour les ouvriers du chantier voisin, des plats de viande, du fromage et de la charcuterie pour les travailleurs aux mains blanches : le comptable M. Mauduit, le peintre Léon Renart, Alexandre qui a un fort accent polonais et travaille à l’imprimerie du Courrier de Nammars. Elle sert les pichets de vin à ceux qui n’ont pas d’argent pour acheter à manger. Elle a compris qu’ils ont besoin de l’ambiance accueillante du café. Clarisse est bienveillante envers tout le monde, elle accepte les gens comme ils sont sans les juger ou les critiquer, se permettant parfois un léger sourire quand la conversation s’enflamme. Elle tient sa place. Elle aime les beaux vêtements et les porte avec assurance même si elle n’est pas une dame de la bourgeoisie.
J’ai reconnu Bertrand Mauduit au milieu d’un groupe d’ouvriers. Il a changé son apparence. Comme eux, il porte un blouse grise, des vêtements simples qui lui permettent d’entrer en contact avec les travailleurs de la manufacture. Il partage avec eux la soupe de légumes au pain de seigle trempé, le fromage fait maison. Il parle peu mais écoute et retient tous les détails du fonctionnement de la manufacture. Près de lui un homme porte un foulard rouge qui tranche sur sa blouse bleu indigo, un peintre, Léon Renart, d’après Clarisse.
Je reconnais l’ouvrier du cimetière : Jean Favier. Je remarque l’intérêt que le comptable porte à ces conversations où les mots violence, vengeance, révolte, insurrection claquent de plus en plus fort à mesure que la soirée s’allonge.
Avant de m’endormir, je feuillette mon carnet de croquis et choisis ceux qui serviront de base aux photographies du reportage : Le maire de Nanmart debout devant la mairie, la tombe de germaine Clarisse derrière le comptoir de l’auberge.
Attention, ce ne doit pas être Fred qui réalise le reportage Peut-être faudrait-il le faire rentrer à la Tour ? Peut-être à ce niveau-là ? Avant cela, il transmettrait les souvenirs de la journée à Amélie. Ensuite, il reviendrait.
21 novembre (reprise de Suzy)
Une partie de la matinée du 21 novembre a été occupée par la visite de la manufacture avec le contremaitre, pendant la journée de travail des ouvriers. Ceux-ci travaillent dix heures par semaine, du lundi au samedi. J’ai rencontré principalement des ouvrières, car les femmes démontrent une grande habileté tout au long de la chaîne de fabrication.
Employées à la Manufacture des tabacs à partir de l’âge de douze ans, elles assurent tout d’abord l’écôtage qui consiste à enlever les nervures des feuilles puis le paquetage. Les feuilles de tabac sont étalées sur des claies et soumises à une première mouillade à l’eau claire. L’objectif est d’humecter délicatement les feuilles avec une lance à eau pour les rendre plus souples. Elles restent ensuite à sécher avant d’être acheminées à l’époulardage. Il s’agit alors de trier les feuilles. Puis elles sont mouillées une seconde fois, cette fois-ci à l’eau salée, grâce à un mouilleur mécanique. Deux jours après, les masses de mouillades, qui pèsent environ cent-vingt kilos, sont transportées à l’écôtage, Je prends deux photos de ballots de tabac empilés dans le séchoir et le portrait de M Fourtanier debout au milieu du séchoir.
- « Venez, je vais vous présenter quelqu’un. »
Bertrand Mauduit m’invite à le suivre dans l’atelier du peintre Léon Renart.
- « Vous connaissez le tableau de l'incendie du château d'eau. C'était en 1848, le 24 février. les émeutiers ont mis le feu au château d'eau à cause de l'arrivée du général Bugeaud à la tête de l'armée de Paris. Celui qui avait fait couler tant de sang pendant l'insurrection de Paris était couvert d'honneur. Comme toujours, les notables, les riches, imposent leurs lois. »
Léon Renart parle sans regarder derrière lui mais conscient d'une présence dans son dos. Il s'arrête un instant, regarde Bertrand puis reprend d'une voix plus sourde , altérée par l'émotion.
- « J'étais soldat dans le garde nationale, j'ai tiré sur le peuple, sur ceux qui se battaient pour la justice et la liberté. J'étais jeune, je ne savais pas. J'ai vu l'horreur des combats contre ceux qui se battaient pour vivre, manger, nourrir leur famille , pour la liberté. »
Les flammes rouges et orange, les nuages de fumée grise, noire et blanche occupent le centre de la toile mais on devine des murs, des fenêtres en feu, un toit qui s'effondre . C est la manufacture qui brûle sur ce tableau, comme le château d'eau incendié par le peuple révolté.
Assise près du comptoir, je regarde. Clarisse en train d'accrocher une affiche annonçant les fêtes de l'inauguration du séchoir.
- « Je vais t'apporter un tableau, une toile de peintre pour décorer ton café » dit Bertrand.
La nuit tombe tôt en ce 21 novembre. Le froid mordant après le coucher du soleil n'incite personne à sortir et les habitants de Nanmars sont calfeutrés chez eux. Une lumière filtre derrière les rideaux du café.
À l’intérieur, un homme debout devant le tableau de Léon Renart représentant un incendie. Les pantalons de toile grossière, les vestes de drap noir, les chaussures cloutées ne permettent pas à première vue de différencier les hommes fascinés par la scène imaginée par le peintre.
Clarisse debout derrière le comptoir reconnaît Léon le peintre, près de lui Alexandre Kowalsski le typographe du journal de Nammars, un peu à l'écart, Marthe et Joseph, deux tâcherons employés à la journée depuis que leur ferme a été rasée pour la construction du séchoir. Ils boivent littéralement les paroles de l'homme debout : Bertrand Mauduit le comptable qui a troqué les vêtements bourgeois contre la veste et le pantalon de drap noir.
- « Ce que vous voyez sur ce tableau n'existe pas, pas encore, mais pourrait devenir une réalité. »
Brûler leur manufacture mais comment ?
- « Des bombes incendiaires » précise Jean Favier, « c'est mon métier de fabriquer des explosifs, je peux fournir de la poudre, de la dynamite...»
Les détails de l'explosion et de l'incendie prennent forme et chacun trouve son rôle dans cette révolte qui ne dit pas encore son nom.
22 novembre
En ce 22 novembre 1863, Michel Fourtanier se prépare à prononcer le plus important discours de sa vie. Des personnalités politiques en vue à Paris, un député, le maire Duverger, attendent assis devant l'estrade.
Je me déplace discrètement dans le public.
Soudain, le craquement caractéristique d'un pétard se fait entendre, Jean-Charles Duverger fait un signe de tête au contremaître qui se tient tout près de l'estrade des notables. Une forte explosion retentit, des torches enflammées traversent l'espace près du toit du hangar. L'odeur du tabac qui brûle se répand dans l'atmosphère. Monsieur Duverger se précipite, suivi du contremaître, vers les étagères où sont stockées les masses de tabac. Au moment où ils passent sous le tire-sac, une masse de tabac en feu se détache et tombe sur les deux hommes. C'est une scène de chaos : les hurlements, les cris, le piétinement de tous ceux qui cherchent à s'enfuir et bousculent les témoins du drame tétanisés. J’aperçois Bertrand sortir discrètement .Il se dirige vers le café tout proche. Quelle drôle d'idée ! Je le suis, le vois entrer dans le café, décrocher la toile de l'incendie et la cacher derrière un tas de bois dans l'arrière-cour sous les yeux de Clarisse.
J’ai été violemment perturbée par la chute du tabac enflammé. J’ai hâte de voir mes photos développées. Je prépare mon appareil pour une nouvelle photo et dans le viseur quand je vois deux hommes en grand conciliabule dans le coté droit du hangar : Bertrand Mauduit est revenu, il parle avec animation avec Jean Favier. Ils sont bientôt rejoint par le peintre qui semble jouir du spectacle si c'est vraiment un sourire qui détend son visage. Je regarde avec insistance les trois hommes et me dis que mon imagination est sans bornes. Non ces hommes ne sourient pas, c'est impossible dans un drame pareil.
Les trois gamins qui grimpent dans le chêne de la place et se lancent des bâtons et des boules de paille comme des jongleurs, ne paraissent pas affectés le moins du monde.
J’ai accumulé de nombreuses photos, je vais pouvoir faire un article captivant même si cet accident tragique va assombrir mon reportage. Je me dirige vers le café où Clarisse va sans doute me proposer un plat savoureux. Je m'assieds à la table devant le comptoir à l'écart dans le coin droit.
l’expression qui suit est bizarre : on dirait qu’elle s’étonne de l’atmosphère. Après un tel drame, n’est-ce pas évident ?
"Je mets sur le compte de l'accident et de l'incendie l'atmosphère lourde qui..."
remplacé par
Une atmosphère lourde pèse sur l'établissement qui semble bien sombre et triste.
Là encore, elle ne peut pas s’étonner de la disparition de la toile puisqu’elle a vu Bertrand la décrocher et la cacher.
"Il manque quelque chose." supprimé
Devant moi le mur a retrouvé sa couleur marron striée de lignes blanches, le tableau rouge celui que j’ai aperçu ce matin et qui évoquait un incendie n'est plus là. Je sens le regard de Clarisse posé sur moi mais je ne parviens pas à lui parler, elle s'est détournée.
Ce soir-là, je tombe de sommeil et avant de fermer les yeux, une question s'écrit dans mon esprit : accident ou attentat ?
J’ouvre ma conscience à Suon et lui demande mon retour
Anciens textes
Description de la manufacture (historique, etc.)
Gaëlle
Reportage à la Manufacture des tabacs de Nanmars par Amélie Lebrun, photographe
À l’occasion de l’inauguration d’un nouveau séchoir, j’ai eu le privilège de visiter la Manufacture des tabacs de Nanmars. Elle a ouvert il y a plus de vingt ans à proximité de la voie ferrée et a été rénovée il y a un an sur le modèle de celle de Marseille « La Belle de mai ». Cela permet d’assurer le transport de la matière première. Les feuilles de tabac sont exportées d’Amérique du Nord, de Virginie plus exactement. C’est Jean Nicot, ambassadeur de France au Portugal, qui a envoyé en 1560 les premières feuilles de tabac à Catherine de Médicis. Au XVIIIème siècle, on ne dénombrait pas moins de neuf Manufactures royales : l’usage du tabac à fumer ou à priser s’étant beaucoup développé. En 1810, la toute nouvelle Régie des tabacs a instauré un modèle unique de manufacture et organisé la production. Trente-trois ans plus tard, la première machine à fabriquer les cigarettes était inventée. Aujourd’hui, les Manufactures de tabac comme celle de Nanmars permettent d’approvisionner en cigares et cigarettes la France entière et aussi l’étranger, comme en Suisse ou en Bavière.
Le recours au rail était donc indispensable, de la fabrication à la distribution. Quand les ballots arrivent à Cherbourg par bateau, on les achemine à Nanmars par le train. Et comme la demande a augmenté depuis quelques années, il a été nécessaire de construire un deuxième séchoir, qui sera inauguré cette semaine. Je vais, à l’attention des lecteurs de La Presse/ Le Courrier de Nanmars, décrire l’organisation et l’activité de la Manufacture.
À l’écart du village, on accède depuis la rue dans le bâtiment administratif, qui est de belle facture, en pierre de taille de la région et ouvragé de moulures et décors floraux aux fenêtres. Il abrite le bureau du directeur, Monsieur Fourtanier, les logements des employés supérieurs et donne sur une première cour fermée. C’est dans cette cour que se trouvent trois bâtiments de quatre étages où a lieu la fabrication des cigares et cigarettes. Au fond de la cour, une deuxième enceinte fermée, avec une forge et la chaufferie, et enfin, tout au fond, une troisième cour, avec les entrepôts et magasins de balles.
La visite de la Manufacture s’est effectuée avec le contremaitre, pendant la journée de travail des ouvriers. Ceux-ci travaillent dix heures par semaine, du lundi au samedi. J’ai rencontré principalement des ouvrières, car les femmes démontrent une grande habileté tout au long de la chaîne de fabrication. Employées à la Manufacture des tabacs à partir de l’âge de douze ans, elles assurent tout d’abord l’écotage, qui consiste à enlever les nervures des feuilles, et le paquetage. En prenant de l’âge, on leur confie d’autres tâches, mais l’utilisation des machines, comme les hachoirs, et le contrôle reste du domaine des hommes.
Le contremaitre a eu l’amabilité de m’expliquer le processus de fabrication des cigares et cigarettes.
Une fois déballées, les feuilles de tabac sont étalées sur des claies et soumises à une première mouillade à l’eau claire. L’objectif est d’humecter délicatement les feuilles avec une lance à eau pour les rendre plus souples. Elles restent ensuite à sécher avant d’être acheminées à l’époulardage. Il s’agit alors de trier les feuilles. Puis elles sont mouillées une seconde fois, cette fois-ci à l’eau salée, grâce à un mouilleur mécanique. Deux jours après, les masses de mouillade, qui pèsent environ cent-vingt kilos, sont transportées à l’écotage, sauf le tabac de Troupe qui est vendu moins cher. La manutention se fait par chariot ou tire-sacs fixés sur un treuil. Les feuilles sont ensuite destinées à être hachées puis torréfiées, afin de préserver l’arôme du tabac. Le processus de torréfaction s’effectue à température de quatre-vingt-dix degrés Celsius. Quand il sort du torréfacteur, le tabac est mis dans des tonneaux à séchage, ce qui a pour but d’éliminer le reste d’humidité et la poussière produite pendant la fabrication. Le séchage dure trois semaines puis le tabac est empaqueté. Il m’a été précisé que le rendement journalier était de huit cent kilos pour le tabac dit Supérieur et de mille huit cent kilos pour le tabac de Troupe.
L’activité florissante de la Manufacture de Nanmars est due à son équipement tout à fait récent et moderne. Elle est équipée en effet de six hachoirs et de trois torréfacteurs dont le modèle a été conçu par monsieur Eugène Rolland, ingénieur. Je me suis inquiétée des conditions de travail. La Manufacture offre tout le confort aux ouvriers, puisque les ateliers sont éclairés au gaz et chauffés grâce à des poêles à vapeur. Une pause déjeuner d’une heure trente leur est accordée et les enfants peuvent goûter à seize heures. Le bureau syndical veille d’ailleurs à la protection des travailleurs. Chaque ouvrier, qui a droit à un salaire décent et des vêtements de travail, peut espérer changer de poste de travail en fonction de son ancienneté.
Portrait du maire
Anne
- Jean-Charles Duverger, Directeur du journal de Nammars
Préambule
LE DIRECTEUR DU JOURNAL DE NANMARS EN 1863. Il est considéré comme corrompu. Nanmar est une ville moyenne - entre Nantes et Marseille. Dans quelle région de France ?
- Tarn-et-Garonne
Si par exemple je regarde sur Google des info sur la presse en Bretagne à cette époque, je découvre que la Bretagne commence à se sortir d'un alphabétisme généralisé. "Il faut attendre la 3ème république, les lois sur la liberté de la presse (1881) et sur l'enseignement (1881-1882) avec la lutte acharnée entre les deux enseignements laïque et ecclésiastique, pour qu'elle prenne son envol et trouve son lectorat." L'affaire Dreyfus 1894. le J'accuse de Zola date de 1898. C'est plus tardif.
Parcours
Jean-Charles Duverger est né le 3 juillet 1807 et a donc 56 ans en 1863. Ses parents sont d'origine modeste mais le père a fait carrière en tant que militaire d'abord puis comme député de sa région, pro-napoléon d'abord avant de s’accommoder des tendances du moment.
Jean-Charles est l'aîné de 5 enfants, deux garçons et trois filles, élevés par une mère aimante, le père étant le plus souvent absent, et par les grand-parents. L'ambiance familiale est chaleureuse malgré les difficultés inhérentes à l'époque mouvementée et les inquiétudes créées par les dangers auxquelles est exposé le père dans ses campagnes militaires. Le père, ambitieux, tient à ce que ses garçons reçoivent une bonne éducation, notamment par des précepteurs engagés. Les filles apprennent tout de même les fondamentaux avant de se préparer à un avenir d'épouse et de maîtresse de maison.
Jean-Charles s'avère brillant. Curieux de tout il assimile avec facilité des connaissances de tous ordres mais se sent attiré par les matières littéraires. Ainsi il est accepté à l'âge de 15 ans à l'université de Montpellier en section littéraire. Son frère Benoît qui a 4 ans de moins que lui, a un esprit plus concret et se sent à l'aise dans les matières scientifiques. Une de ses sœurs, Eloïse,sa cadette de 2 ans, a une grande complicité avec lui.
Jean-Charles, l'aîné de la famille, brillant dans ses études, s'habitue à occuper une place dominante dans sa famille comme dans son environnement universitaire. Il adopte des opinions tranchées dont il fait part en famille. Sa mère, délaissée par son père, est en admiration devant lui, ce qui exacerbe les conflits avec son père. Celui-ci qui grimpe dans l'échelle sociale est néanmoins dépourvu des références culturelles dont dispose Jean-Charles et le vit mal. Il humilie son fils, qui en opposition, se montre de plus en plus agressif et arrogant.
A 22 ans, pour des raisons pécuniaires familiales, il doit quitter l'université. Il obtient un poste de professeur dans un collège. Il est amer, déçu de ne pas pouvoir poursuivre ses études, humilié d'occuper un poste peu glorieux. Il exerce sa profession avec mépris. Pour compenser il continue à se cultiver et lit tous azimuts, les classiques, les contemporains, autant la littérature que la philosophie. Il se met à fréquenter les milieux aisés de sa ville où rapidement il obtient une certaine reconnaissance. La rédaction du journal de la région, La Dépêche du Nanmars, le sollicite pour commenter des événements locaux et même nationaux. Ses articles sont appréciés par sa hiérarchie et par les lecteurs.
A 30 ans il est intégré dans la rédaction du journal, à 42 ans il est rédacteur en chef, reconnu mais aussi jalousé par ses collègues. Il fait preuve de perspicacité pour déjouer les manœuvres destinées à le déstabiliser dans ses fonctions et pour cela fait appel au soutien de ses relations influentes, notamment politiques mais aussi ecclésiastiques. Comme tout le monde il tient à accomplir ses devoirs envers l'église et a tissé des relations avec les dignitaires locaux.
Vie personnelle
Sa vie personnelle est à la hauteur de ses ambitions. A 30 ans il épouse une jeune femme, Hortense, originaire du milieu bourgeois local, tout à fait en mesure d'assumer et d'animer les obligations sociales qui en découlent. Ils auront trois enfants, Gilles, André et Amandine. Sur un plan plus intime Jean-Charles peut se sentir partagé entre ses aspirations littéraires réelles qu'il lui arrive d'assouvir par des écrits romancés, des besoins d'évasion qu'il met en œuvre dans des escapades nocturnes et sa réputation à préserver. Ambition, orgueil et libertinage ne sont pas faciles à concilier, encore que ceux-ci sont très largement partagés dans le milieu auquel il appartient désormais.
Journal
A 49 ans, en 1856, une crise profonde agite la rédaction et la direction de son journal. Plusieurs jeunes journalistes de sensibilité républicaine ainsi que le directeur du journal, critiquent la ligne éditoriale impulsée par Jean-Charles qui se sent en accord avec l'orientation politique de Napoléon III. Soutenu par la classe dirigeante de sa ville qui craint l'influence des contestataires, le directeur est accusé de malversations et finit par démissionner. Les propriétaires du journal, en soutien, manifestent le désir de se désengager. Le journal est racheté par un groupement de personnes fortunées de la région, dont le directeur de la manufacture, Michel Fourtanier. Le journal change de nom, il s'appellera dorénavant Le Courrier de Nanmars et Jean-Charles est nommé directeur. Il recrute des journalistes en conformité avec son appartenance politique.
Quand Madeleine, la deuxième épouse de Michel Fourtanier qui n'aime pas son mari, rencontre le brillant Jean-Jacques, elle tombe éperdument amoureuse. Jean-Jacques en séducteur mondain ne peut que s'intéresser à elle. Leur liaison ne met guère de temps à se concrétiser. L'épouse de Jean-Jacques a l'habitude des incartades de son mari et ne s'inquiète nullement de son manque d'intérêt pour la vie familiale. Eloïse, la sœur complice de Jean-Jacques, qui n'aime guère Hortense et même la jalouse quelque peu, n'est pas mécontente de faciliter leurs relations. Madeleine rassure Jean-Jacques quant aux inquiétudes liées à son âge avançant et il tient beaucoup à elle. Pourtant il lui arrive de penser qu'il a raté sa vie. Il se reproche de ne pas avoir eu le courage de se consacrer à ses aspirations littéraires, de s'être laissé dominer par son ambition et son goût du pouvoir. Quand ses pensées moroses le perturbent, il peut s'agacer de Madeleine et ses exigences. Madeleine le verrait bien divorcer pour l'épouser, ce qui est inconcevable dans leur milieu. Il finit par rompre avec elle quand, séduit par une actrice du théâtre local, il entame une liaison avec celle-ci. Madeleine le vit très mal.
Donc en 1863 Jean-Charles a 56 ans et est directeur du Courrier de Nanmars depuis 7 ans. Il dirige le journal d'une main de fer, en conformité avec les tendances politiques dominantes de sa région. Habitué aux manœuvres pour maintenir sa position et pour en tirer un profit financier, il a fini par se présenter aux élections municipales et est maire de Nanmars depuis 2 ans.
RENCONTRE AMELIE JEAN-CHARLES (pour voir JJ avec les yeux d'Ammélie)
Amélie veut se rendre à la mairie de Nanmars dès que possible après son arrivée en ville. Elle est munie de son appareil photo qui est lourd et accepte l'offre faite par xxxxxx de faire venir un fiacre pour l'y conduire, sachant que l'auberge se trouve à l'extérieur de la ville et la mairie dans le centre. Elle n'est pas certaine de prendre des photos tout de suite, mais elle tient à avoir son appareil sous la main pour le cas-où. Sur le chemin elle observe les rues qui ne sont pas toutes pavées, les maisons pour la plupart simples et même pauvres par rapport à ce qu'elle a l'habitude de voir à Paris. La mairie de style régional à briques rouges s'avère avoir de l'allure. Elle règle le cocher et trouve le prix demandé bien modeste, toujours par rapport à Paris.
Elle entre dans la mairie et est accueillie par un homme qui se lève pour aller à son encontre. Il était assis derrière un bureau encombré de papiers. Il se présente comme le secrétaire de M. Duverger et frappe à la porte du bureau de celui-ci pour l'annoncer.
Amélie est surprise par l'allure de JJ qui est de belle prestance, habillé en frac (?), cravaté de manière distinguée. Charmée aussi par son accueil chaleureux et quelque peu séducteur. Elle se dit qu'il ne doit pas recevoir tous les jours des journalistes femme, photographe de surcroit. JJ lui explique qu'il a souhaité la faire venir pour l'inauguration du nouveau séchoir de la manufacture de tabac dans l'espoir qu'un article dans la presse nationale ferait connaître Nanmars. Avec gentillesse il lui décrit l'histoire de Nanmars, sa situation économique du moment et l'importance de la manufacture pour les finances de la commune. Il lui demande combien de temps elle compte rester et comment elle souhaite organiser son séjour. Il s'excuse que la ville, à part le bistro-auberge où elle s'est établie, n'offre pas beaucoup de divertissements. Il y a bien une troupe de comédiens qui donne des représentations dans une grange transformée en salle de spectacle. Si elle le désire, justement ce soir, elle pourrait s'y rendre pour assister à une pièce écrite par ses soins. "Vous savez, il faut bien animer quelque peu la ville et j'en profite pour caser quelques-uns de mes gribouillages". Accompagné par son épouse, il se ferait un plaisir de passer la prendre à l'auberge.
A l'heure convenue JJ dit au cocher d'arrêter sa voiture devant l'auberge où l'attend Amélie. Il présente celle-ci à son épouse Hortense, qui poliment lui souhaite la bienvenu à Nanmars. A leur arrivée dans la salle ils sont salués par un bon nombre de spectateurs, mais Amélie note quelques abstinents manifestes, ce qui la laisse quelque peu songeuse. Pendant la représentation Amélie sera impressionnée par la qualité de l'écriture de la pièce qui tout en étant simple et plutôt drôle, dénote une réelle culture. JJ la présentera aux comédiens. qui se montrent enjoués et même quelque peu familiers avec JJ. Amélie apprécie la simplicité de JJ mais en éprouve aussi de l'étonnement.
Quand Amélie complimentera JJ au sujet de sa pièce, celui-ci l'évacuera d'un revers de la main. "Oh vous savez dans mon jeune âge je rêvais d'être écrivain. Écrire me ramène à mes années d'étudiant." Décidément elle le trouve bien sympathique.
Portrait de Bertrand Mauduit
Suzy
L’homme avance d’un bon pas dans la rue principale. Son apparence paraît austère au premier abord mais l’habit n’est pas noir; le gris anthracite de la veste et du pantalon ac-compagne le gilet droit gris pâle discrètement orné aux boutons. Le pantalon peu large tombe droit sur des bottes vernies. Un chapeau bords évasés relevés droit sur les côtés découvre ses cheveux coupés court légèrement frisés. Il entre dans le bâtiment, salue de la tête et s’arrête devant une porte acajou ; une plaque dorée, Bertrand Mauduit, service comptabilité.
Bertrand dépose son chapeau sur l’étagère près du porte manteau. Son image dans le mi-roir réveille en lui les années passées, les efforts et le travail nécessaires pour arriver à ce poste . Son père serait fier de lui. Ouvrier à la manufacture des tabacs , il a été victime d’un accident qui lui a coûté la vie. Bertrand avait dix ans .Sad mère, veuve avec trois enfants subvenait aux besoins de la famille en travaillant chez de riches familles du bourg. Elle était chargée des gros travaux: récurage des sols, lessive du linge de maison , de gros draps lourds qu’elle faisait bouillir dans de grandes lessiveuse fumantes avant de les rincer à l’au froide dans le bac de la place du village .Sa santé fragile se détériorait. Bertrand l’aidait en travaillant chez les paysans du coin pendant les vacances L’instituteur du village avait remarqué cet élève brillant doué d’une mémoire phénoménale pour le chiffres et les démonstration logiques. Il n’hésitait pas à le présenter comme le meilleur élève de la classe, loin devant les enfants de notables. Bertrand était devenu ami avec la fille des patrons de sa mère: Madeleine. Il sourit en pensant aux concours de vitesse entre Madeleine et lui pour les séances de calcul mental. Puis elle l’a invité pour son anniversaire dans la grande maison de pierres blanches qui surplombait le village. Sa mère connaissait bien cet endroit, un de ses nombreux lieux de travail. Apercevant ses patronnes en grande conversation au pied de l’escalier, elle laissa Bertrand avancer seul, un peu raide dans ses habits du dimanche fraîchement lavés et repassés. Madeleine s’était précipitée vers lui et lui avait présenté les autres enfants : le fils du médecin, la fille du pharmacien, le fils du directeur de la banque puis elle s’était tournée vers Bertrand et les paroles de sa mère Mme Chassaigne était restée dans sa mémoire «Bertrand est le meilleur élève de la classe «Marianne lui avait souri . Dans la tête de Bertrand une remarque s’était mise à tourner en boucle : « ils n’ont pas osé dire que je suis le fils de la femme de ménage ». Ce souvenir a perdu de son potentiel de souffrance et alimente son désir de vengeance.
Il a repris contact avec Madeleine en apprenant son mariage avec le directeur de la manufacture . Un mariage de convenance entre un homme de 50 ans , riche , autoritaire et une jeune femme de 25 ans élégante et belle qui saurait organiser des réceptions .Quelques années ont passé et Bertrand a constaté la tristesse de Madeleine délaissée par son mariIl a remarqué qu’elle semblait reprendre goût à la vie chaque fois qu’elle apparaissait dans les locaux de la mairie , où l’amenait ses activités artistiques: exposition , confé-rences.Il a très vite découvert le lien passionnel entre le maire et Madeleine. Bertrand partage son temps de travail entre la mairie et le journal local dont le propriétaire est le directeur de la fabrique l’époux de Madeleine.Il a constitué un dossier secret où il garde les traces de factures surévaluées, de recettes à la provenance douteuse; sans compter les nombreuses décisions favorisant les patrons d’entreprise proches du maire. Il a les preuves de la porosité entre les comptes du journal et de la mairie .
Pour venger la mort de son père et libérer Madeleine de cette union étouffante, il souhaite la disparition du directeur de la manufacture .
Bertrand fréquente le café de Clarisse. Il change son apparence dans ces occasions. Vêtements simples qui lui ont permis d’entrer en contact avec un groupe d’hommes travaillant à la manufacture: parmi eux le contremaître. Bertrand a partagé avec eux la soupe de légumes au pain de seigle trempé , le fromage fait maison . Il parle peu mais écoute et retient tous les détails du fonctionnement de la manufacture. Son poste de comptable au journal local se révèle être l’endroit privilégié pour connaître les rumeurs et les potins de la petite ville. Il a entendu parlé du contremaître décrit comme un agitateur, un anarchiste par certains visiteurs du patron du journal dont le directeur de l’entreprise fait partie. Patient et méticuleux, Bertrand a une grande capacité d'analyse et il est capable d'improviser pour s'adapter rapidement à tout changement de situation d’où son changement d’apparence quand il a pris ses habitudes au café de Clarisse.
La stratégie de Bertrand en vue de l’attentat Le comptable veut venger la mort de son père ouvrier à la manufacture quand il avait 10 ans. Sa mère était femme de ménage dans une famille de notables Bertrand était un élève brillant et est devenu ami avec la fille des patrons de sa mère : Madeleine Il a repris contact avec elle en apprenant son mariage avec le directeur de la manufacture . Un mariage de convenance entre un homme de 32 ans , riche , autoritaire et une jeune femme de 17 ans élégante et belle qui saurait organiser des réceptions . Quelques années ont passé et Bertrand a constaté la tristesse de Madeleine délaissée par son mari Il a remarqué qu’elle semblait reprendre goût à la vie chaque fois qu’elle apparaissait dans les locaux de la mairie , où l’amenait ses activités artistiques : exposition etcc Il a très vite découvert le lien passionnel entre le maire et Madeleine.
Bertrand partage son temps de travail entre la mairie et le journal local dont le propriétaire est le directeur de la fabrique. Il a constitué un dossier secret où il garde les traces de factures surévaluée, de recettes à la provenance douteuse ; sans compter les nombreuses décisions favorisant les patrons d’entreprise proches du maire. Porosité entre les comptes du journal et de la mairie
Bertrand fréquente le café de Clarisse. Il change son apparence dans ces occasions. Vêtements simples qui lui ont permis d’entrer en contact avec un groupe d’hommes travaillant à la manufacture : parmi eux le contremaître. Bertrand a partagé avec eux la soupe de légumes au pain de seigle trempé , le fromage fait maison . Il parle peu mais écoute et retient tous les détails du fonctionnement de la manufacture.
Bertrand et les trois jeunes L’attention de Bertrand est soudain attiré par des éclats de voix venant du bureau du maire. Celui qui parle de plus en plus fort est le directeur de la manufacture de tabac. Les mots » inadmissible, puni » ont pour effet d’interrompre son travail sur les tableaux de compte et en levant les yeux, il aperçoit la secrétaire du maire dans le couloir portant à bout de bras une redingote noire trempée et maculée de plumes blanches. Intrigué, il se précipite dans le couloir au moment où la silhouette massive du directeur sort du bureau en hurlant : « je traversais la place et en passant sous le chêne une trombe d’eau et des plumes se sont déversées sur moi. C’est inadmissible, il faut punir ces garnements ». Revêtant une redingote apportée par la secrétaire il s’éloigne en marmonnant « Je compte sur toi ». Le maire baisse les yeux et rentre dans son bureau. Bertrand a eu le temps d’apercevoir le regard malicieux de la secrétaire. Il sourit et pense aux garnements qui ont attisé la colère du directeur. Pendant la pause qu’i s’octroie tous les matins pour fumer une cigarette, il aperçoit Ferdinand, Amélie et Rémi riant aux éclats et se poursuivant sur la place devant la mairie. «Vous avez joué un sale tour à Monsieur le directeur de la manufacture » Les trois jeunes échangent des regards innocents ; ils se méfient de cet homme bien habillé qui travaille à la mairie donc proche des « riches « du village. « on a rien fait de mal dit le plus grand Ferdinand. Il était ridicule avec toutes ses plumes et sa tête rouge de colère comme un coq. Nous on n’a fait mourir personne. Le regard de Ferdinand devient dur : » Je le hais » dit-il entre ses dents serrées. Bertrand les regarde partir en courant, escaladant les bancs et les murets qui entourent la place.
Identifier les personnes ayant souffert à cause du directeur de la manufacture et plus généralement , en opposition avec le milieu bourgeois ,
Rencontre Clarisse, patronne du café-auberge
- Suzy
Consciente de l’importance du café auberge près de la manufacture, Clarisse apporte un soin particulier à son apparence. Qu’elle soit derrière le comptoir de bois verni ou circulant entre les tables, elle sait mettre en valeur sa silhouette aux formes sculptées par les vêtements. Elle a adopté la nouvelle mode des robes faites d’une jupe et d’un corsage cousus .Une légère traine et un ruban large noué dans le dos souligne sa taille fine. Un châle en cachemire à dominantes rose donne de l’éclat à son teint pâle. Ses cheveux relevés en chignon sur la nuque sont maintenus dans un filet de dentelle mauve d’une couleur assortie à la jupe qui se balance quand elle avance dans la salle pour saluer les habitués. Clarisse aime les camaïeu de couleur du violet profond pour le ruban de taille au mauve le plus délicat pour le filet couvrant sa chevelure. Que ce soit son maintien, ou ses vêtements, Clarisse se démarque de la plupart des femmes de Nantmar. On ne connait pas bien son origine mais il apparait évident qu’elle ne fait pas partie des familles de notables de la ville. Son travail dans le café pourrait la rapprocher des femmes du quartier pauvre de la ville, trimant jour après jours dans les champs ou assurant l’entretien des belles maisons cossue du centre-ville . Clarisse met un point d’honneur à briquer son comptoir de zinc à préparer des repas roboratifs. Des pommes de terre et du pain de seigle trempé dans le bouillon clair pour les ouvriers du chantier voisin, des plats de viande , du fromage et de la charcuterie pour les travailleurs aux mains blanches : le comptable M.Mauduit, le peintre Léon et Alexandre qui a un fort accent polonais et travaille à l’imprimerie du journal de Nantmar L’Etoile de Nantmar. Elle sert les pichets de vin à ceux qui n’ont pas d’argent pour acheter à manger. Elle a compris qu’ils ont besoin de l’ambiance accueillante du café. Elle a surpris les conversations des 3 hommes : Léon, Alexandre et Jean qui travaille sur un chantier tout proche. Elle a remarqué l’intérêt que le comptable porte à ses conversations où les mots violence, vengeance, révolte, insurrection claquent de plus en plus fort à mesure que la soirée s’allonge. Clarisse est bienveillante envers tout le monde, elle accepte les gens comme ils sont sans les juger ou les critiquer, se permettant parfois un léger sourire quand la conversation s’enflamme. Elle tient sa place. Elle aime les beaux vêtements et les porte avec assurance même si elle n’est pas une dame de la bourgeoisie.
Amélie se lie d'amitié avec Béatrice
- Eugénie
Elles partagent de nombreux idéaux.
Portrait entrecroisé des deux jeunes femmes au parcours parallèle
Béatrice
Béatrice est une jeune femme de 27 ans, elle est institutrice dans une institution catholique pour des jeunes filles sainte Marie des champs, du quartier bourgeois de Nantmars. Elle exerce ce métier avec passion auprès de ces jeunes files avec cette volonté forcenée de leur permettre d'atteindre leur indépendance. Elle est très féminine, grande, des cheveux longs bruns qui lui tombent légèrement sur les épaules. Elle aime se mettre en valeur et faire ressortir les atouts que la nature lui a offert. Elle aime plaire, se faire remarquer et surtout attirer le regard des hommes sur elle. D'un autre côté, elle est très sensible et idéaliste et défend ses valeurs de liberté et d'indépendance.
L’histoire de Béatrice est assez banale. Elle a grandi dans une famille bourgeoise implantée à Nantmars depuis des générations. Des notables de la ville, où ils sont notaires de père en fils. Son grand père et son père étaient les notaires les plus importants de la ville, et son père est très proche du maire actuel. Béatrice était une enfant très délurée, joviale et espiègle. Elle ne tenait pas en place, toujours à jouer dehors avec ses frères et sœurs.
Puis à l’adolescence, son caractère s’affirma, et cette enfant joyeuse devint une jeune fille déterminée et effrontée. Elle aimait beaucoup dessiner et peindre et participait à de nombreuses activités artistiques. Elle avait un vrai don en peinture. A cette période, elle aimait beaucoup être entourée et aimait avant tout trainer avec ses amis. Au lycée, éprise de liberté, elle fréquentait les milieux artistiques et rencontra un jeune peintre plein de talent qu’elle suivit partout. Elle entretenait une relation passionnelle avec Leon Renart pendant toute cette période lycéenne. Cette relation cachée aboutit à la naissance d’un enfant qu'ils baptisèrent Ferdinand. La grossesse de Béatrice pour cette famille catholique pratiquante de notables ne pouvait pas être acceptée. Cette nouvelle a résonné comme une bombe dans la famille. Afin d’éviter le déshonneur de la famille et cacher cette grossesse, elle fut mariée en urgence à Rodolphe Rover, le fils d’un ami de son père. Un mariage d’intérêt. Seul Ferdinand n’était pas au courant de ses origines. Béatrice et Rodolphe eurent ensemble un autre enfant, un fils, Claude et vécurent une relation de raison.
Béatrice voulait travailler et entreprit des études pour devenir institutrice. Elle s'est battue contre l'avis général de la famille car elle fut la première des femmes de la famille à travailler. A cette époque, dans les milieux bourgeois, les femmes étaient destinées à s'occuper de la maison et de la famille. Ne voulant pas de ce destin et ayant pour seul objectif son indépendance, elle fit des études pour devenir institutrice. Elle trouva rapidement un poste à Nanmars dans l’école où elle avait fait sa scolarité. Rodolphe éduqua Ferdinand comme son fils sans distinction. Béatrice reste toujours très proche des milieux artistiques de Nanmars ou elle développe ses peintures et est repérée par une galerie qui l'exposera régulièrement. Béatrice était une femme dynamique, avec un esprit très indépendant et très croyante. Elle était très connue à Nanmars car très investie dans l’émancipation des jeunes filles surtout dans les quartiers populaires et elle faisait beaucoup d’intervention auprès de la mairie pour trouver des solutions pour toutes ces jeunes filles. Aujourd’hui, elle entretient une relation cachée avec Alexandre, le typographe. Elle est très mondaine, elle aime rencontrer les gens, aller vers eux. Elle est très belle et rayonnante. Elle a beaucoup de relations. Son fils est élevé par ses parents. Elle est très espiègle sait ce qu'elle veut et est très engagée. Elle connait ses atouts physiques et en joue pour atteindre ses objectifs.
Les tâcherons Marthe et Joseph
- Eugénie
Marthe et Joseph se sont rencontrés très jeunes ils ont grandi dans des hameaux très proches l'un de l'autre à peine 10 kilomètres les séparaient. Ils se croisaient souvent surtout les dimanches matins à la messe du village d'à côté. Marthe était une enfant et une femme discrète, elle avait 45 ans, aimait le calme de la maison et adorait aider sa mère dans les tâches ménagères. Elle avait hérité du physique de sa famille maternelle originaire de Normandie. Elle était blonde aux yeux bleus, ses cheveux étaient très fins et longs, ils tombaient jusqu'en bas du dos. Son corps était tout en rondeur, elle dégageait une gentillesse naturelle. Elle était très amoureuse de son mari Joseph. Lui, avait 53 ans, était grand, brun avec de grandes épaules larges. Il était solide et aimait les travaux des champs, travailler et s'occuper de la ferme que ses parents lui avaient légué. Son grand plaisir était d'être avec ses bêtes, un troupeau d'une vingtaine de vaches dont il s'occupait avec affection. Puis un jour, le maire de Nanmars, la ville à 30 kilomètres de chez lui, décida de se lancer dans l'aventure du tabac. Les fermiers alentours furent expropries pour récupérer leurs terres. Les fermiers en colère se retrouvèrent désœuvrés en ville sans travail et dans la misère. Joseph décida de ne pas se laisser faire et monta un groupe composé de nombreux fermiers pour s'opposer à cette décision.
Le typographe Alexandre
- Eugénie
Aujourd’hui (1863), Alexandre a 45 ans, c'est un homme de taille moyenne et corpulent. Il a un visage arrondit, des cheveux éparses et blonds, avec des yeux en amandes d'un bleu profond et une bouche fine. Il est très souriant et avenant, même si il est de nature réservée. Et il parle avec un léger accent polonais qui trahit ses origines. Il est typographe au sein du journal la dépêche de Nanmars dirigée par le maire et est passionné par son métier.
Alexandre est arrivé il y a 4 ans à Nanmars, il est né en Pologne en 1818 et est arrivé en France après l'insurrection polonaise de 1830, à l'âge de 14 ans, ses parents ayant fui leur pays. La famille s’installa à Paris en 1832 au moment où Paris s’agrandit très rapidement. Ils habitent dans le nord de Paris, dans une zone de marais où les cultures maraichères se développent aussi vite que la population. Pour la famille, ce fut un choc et déclassement social important. En Pologne, ils faisaient parti des intellectuels, le père était un professeur à la faculté de Varsovie. En France, il est ouvrier agricole dans les fermes maraichères de Paris. La maman d’Alexandre s'occupa de ses 5 enfants et leur apporta discipline et une éducation irréprochable.
Alexandre lui était l’ainé de la fratrie, il était discret, rêveur et aimait passer des heures la tête dans les livres. Il aimait par-dessus tout écrire, et rêvait de devenir journaliste. Malheureusement, la situation financière de la famille, ne l'incita pas à faire de longues études. Il se résigna et choisit de devenir typographe, et d'intégrer un journal. Un métier qui le rapproche de son rêve.
Puis à 41 ans, pour fuir une histoire douloureuse (un secret), il quitte tout, sans informer personne, et va s’installer à Nanmars où il travaille dans le journal local. Il vit isolé, dans une petite chambre du centre ville de Nanmars, absorbé par ses livres, l'écriture de nouvelles et l’ambiance charnelle des cabarets. Puis, il rencontre Béatrice avec qui il retrouve un nouvel équilibre et s’engage dans le projet de mettre fin aux agissements du maire.
L’artificier
- Gaëlle
J’ai rencontré à l’auberge de Nanmars monsieur Jean Favier, qui a accepté de répondre à mes questions dans le cadre de mon reportage sur la Manufacture. Il était accompagné d’un de ses amis, Léon Renart, un peintre qui vit à Nanmars depuis plusieurs années et qui parait-il, compose des œuvres saisissantes depuis que sa compagne est morte en couches, avec son deuxième enfant n'a pas survécu.
Âgé de presque soixante ans, Monsieur Favier est artificier de son état. Originaire de Lyon, d’une famille d’ouvriers du textile, il s’est engagé rapidement dans l’armée, ayant ressenti l’envie de voir du pays. En 1830, il a été incorporé dans une compagnie de mineurs de l’armée d’Afrique, qui s’apprêtait à débarquer en Algérie. Jean Favier y est resté pendant dix-sept ans, depuis le début de l’annexion de l’Algérie par la France et jusqu’à la reddition de l’Emir Abdelkader en 1847.
En 1848, son père étant décédé, monsieur Favier est revenu à Lyon pour soutenir sa mère et a été embauché dans une entreprise du génie civil. Il a participé à la construction de ponts, de routes, a dirigé des travaux de terrassements et perfectionné ses connaissances dans le domaine des explosifs, acquises dans le génie militaire de l’armée terrestre. Avec son épouse, il est retourné vivre en Algérie quelques années après et a contribué au développement du pays, tout en revenant épisodiquement à Lyon pour voir sa mère ou travailler sur un nouveau chantier. C’est ainsi qu’il est arrivé à Nanmars et qu’il s’y est fait des amis. Il y a connu aussi des heures sombres, avec un drame personnel qui continue de le hanter. Monsieur Favier ne travaille pas à la Manufacture mais il a bien connu une employée qui y travaillait et y a laissé la vie, se blessant grièvement avec un hachoir à tabac. Un accident mortel qui serait dû à une négligence fatale et pour laquelle il continue de chercher les responsables. C’est pour cette raison précise qu’il n’est jamais reparti en Algérie, où résident toujours sa femme et ses enfants.
Son ami le peintre m’a précisé que Jean Favier, avant cet accident terrible, aimait beaucoup plaisanter, manger et boire un coup au café. Bien que plus âgé que tous les autres, c’était un bon vivant dont on recherchait la compagnie. Les soirées étaient gaies, alors. Depuis, ils ont tous les deux perdu un être cher. Ils se disent inquiets des risques encourus par les femmes et les enfants qui sont employés à la Manufacture des tabacs de Nanmars.
"Nous n'avons pas pu trouver une oreille bienveillante à la direction de la Manufacture mais nous ne nous avouons pas vaincus. La condition ouvrière ne passera pas après les profits des actionnaires" ont-ils coutume de dire. Au café de Nanmars, j'ai pu assister à des débats d'opinion vigoureux, divisant les ouvriers de la Manufacture eux-mêmes.
Préparation de l'inauguration dans le village
Politique de l’époque
- Gaëlle et Suzy
Régime politique : Second Empire (2 décembre 1852- 4 septembre 1870)
Par le coup d'État du 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte consacre la fin de la IIe République.
- nouvelle Constitution promulguée le 14 janvier 1852.
- 7 novembre 1852 : la présidence décennale est remplacée par l'Empire.
- 21 et 22 novembre 1852 : grâce à la propagande officielle, à la surveillance policière et au ralliement des notables, le peuple français accepte massivement le nouveau régime par 7 824 000 voix contre 253 000 (il faut néanmoins prendre en compte les 2 062 798 abstentions qui témoignent de la méfiance et de la résignation du peuple républicain).
Période de l’Empire autoritaire de 1852 à 1860 :
- concentration des pouvoirs entre les mains de Napoléon III, qui détient la totalité du pouvoir exécutif, commande les forces armées et décide librement de la politique extérieure. Les ministres, nommés et révoqués au seul gré de l'empereur, ne sont en fait que de simples commis.
- l’Empereur contrôle entièrement le processus législatif.
- élections législatives du 29 février 1852 : l'existence de candidatures officielles, soutenues par l'Administration, rend l'élection des membres de l'opposition très difficile (253 candidats officiels sur 261) Mais l'opposition ne désarme pas tout à fait. Sur sa droite, le bonapartisme se heurte aux légitimistes, aux orléanistes, à l'ensemble des libéraux. Sur sa gauche, les députés républicains ont été les principales victimes de la « loi des suspects » qui a suivi le coup d'État du 2 décembre. 430 personnes sont déportées en Algérie.
- jusqu'en 1860 le régime se caractérise par les restrictions apportées aux libertés publiques. L’opposition est muselée par une série de décrets puis une « loi des suspects » qui permet de multiplier les arrestations, les déportations, les exils ; la presse est soumise au régime de l'autorisation préalable, du cautionnement, du droit de timbre ; la presse d'opposition est découragée.
- attentat perpétré le 14 janvier 1858 contre Napoléon III à l’Opéra par un insurrectionnel italien, Felice Orsini (8 morts et 148 blessés), qui refuse que la France soutienne l’Autriche dans son conflit contre l’Italie.
Période de l’Empire libéral à partir de 1860 : après une phase autoritaire, Napoléon III fait des concessions à l’opposition libérale, dans un contexte favorable à des mouvements révolutionnaires, républicains ou royalistes:
- réforme de la Constitution le 24 novembre 1860 : le Second Empire tend à devenir une monarchie constitutionnelle en redonnant du pouvoir au Sénat et au corps législatif.
- élections législatives du 31 mai et 1ier juin 1863 : victoire relative de l’opposition (17 Républicains élus à la chambre, 15 élus de l’Union libérale, échec de nombreux candidats gouvernementaux)
- remaniement ministériel du 23 juin : plusieurs ministres libéraux sont élus, comme Adolphe Billault ministre d’Etat, Paul Boudet ministre de l’Intérieur, Victor Duruy ministre de l’instruction publique.
- remaniement ministériel du 18 octobre : à la mort de Billault, Eugène Rouher (également ministre libéral) est nommé ministre d’Etat. Cette dernière fonction fait de lui le représentant officiel de Napoléon III auprès du Sénat et du corps législatif. Eugène Rouher était alors être qualifié de « Vice-Empereur ». Homme de loi froid et méthodique, il occupait une place prédominante au sommet de l'État, fidèle à l’Empereur, amoindri par de graves problèmes de santé. Rouher est resté en place jusqu’en juillet 1869 puis a été démis de ses fonctions, étant jugé trop conservateur. Il est alors devenu président du Sénat.
- l’émancipation ouvrière est en passe de ne plus être réprimée, Napoléon III souhaitant rallier au régime les masses populaires. Il résolut d'accorder aux ouvriers une partie des libertés qu'ils réclamaient – tout d'abord le droit de grève (la loi sera votée le 25 mai 1864) La grève, jusqu’alors considérée comme un délit, n’entraine plus la répression qui n'est désormais prévue que dans le cas de violence, de menaces ou d'atteintes à la liberté du travail.
Politique extérieure :
Grande-Bretagne : traité de commerce signé avec la France le 23 janvier 1860.
Algérie : Napoléon III exprime l’idée que le territoire algérien doit être considéré comme un royaume arabe plutôt qu’une colonie.
Maroc : convention commerciale franco-marocaine signée le 19 aout (les frontières algériennes sont ouvertes au commerce marocain)
Cochinchine : insurrection du 24 février réprimée par la France arrivée en France des ambassadeurs d’Annam qui échouent à reprendre les provinces concédées à la France en 1862.
Mexique : campagne militaire de la France (l’expédition du Mexique durera de 1861 à 1867)
Cambodge : traité du protectorat signé le 11 aout
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/1863_en_France
https://fr.wikipedia.org/wiki/Second_Empire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_lib%C3%A9ral
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_Rouher
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/second_Empire/118024
https://www.universalis.fr/encyclopedie/droit-de-greve/
Portrait du directeur de la manufacture
- Anne
Michel Fourtanier a 50 ans en 1863. Il est originaire de la région, ses parents sont des paysans, propriétaires d'une petite exploitation agricole traditionnelle. Ils ont des vaches et donc des pâturages, une bassecour et quelques cochons. Ils ont 7 enfants, Michel est le petit dernier. L'aîné étant l'héritier des terres, il est obligé de trouver un métier, ce qui ne lui déplaît pas car d'un naturel curieux, aimant l'école, il a d'autres aspirations. Il a l'occasion de se placer comme apprenti dans la manufacture locale de tabac.
Gagnant sa vie, à l'âge de 20 ans il se marie avec Josette, 19 ans qui dans un premier temps aidera les parents de Michel dans la ferme. Ils ont rapidement un enfant, Paulin. Quand ils en ont les moyens ils louent une petite maison avec un jardin où Josette cultive des légumes tout en s'occupant de leur fils. Michel est très investi dans son travail au sein de la manufacture.
Josette contracte la tuberculose, décline et meurt alors que Paulin a 10 ans. Michel le vit mal et met du temps à retrouver un équilibre. Paulin est accueilli par ses grand-parents et est très aimé par une des sœurs de Michel qui n'est pas mariée. Michel travaille beaucoup à la manufacture.
Michel, 33 ans, après deux ans de veuvage, épouse en seconde noce une très jeune femme, Madeleine. qui a 18 ans. Il est attiré par la beauté et la vivacité de celle-ci et espère qu'elle saura animer et gérer son foyer, s'occuper aussi de Paulin, 12 ans. Il est contremaître à la manufacture, en pleine ascension professionnelle et sociale.
Intelligent, entreprenant, il ne se satisfait pas vraiment de son statut de contremaître. Il voudrait réorganiser l'outil de production des cigares et cigarettes, mais en est empêché par sa hiérarchie qui préfère la tranquillité. Néanmoins petit à petit les anciens partirons à la retraite et Michel grimpera au fur et à mesure de contremaître à chef de service, sous-directeur puis directeur. Il est alors en mesure d'impulser et d'imposer le renouveau, dans un objectif d'efficacité et de rentabilité, toutefois sans tenir compte des conditions de travail des manoeuvres qu'il met à rude épreuve. Des accidents de travail graves et même des décès sont à déplorer. Le mécontentement des salariés est important.
En 1863 il a 50 ans et son épouse 35. Celle-ci s'ennuie avec ce mari plus âgé. Elle est belle, vive et ne s'intéresse guère aux activités et préoccupations matérialistes de celui-ci. Leurs deux enfants, Marie et Ferdinand ainsi que Paulin, sont surtout élevés par la mère de Michel qui est veuve et la soeur restée célibataire. Michel les a accueillies au foyer familial au grand dam de Madeleine qui se sent étouffer dans cette cellule familiale. Elle a de grandes envies de s'échapper et quand elle rencontre le brillant Jean-Jacques, qui en séducteur mondain ne peut que s'intéresser à elle, elle tombe éperdument amoureuse. Leur liaison ne met guère de temps à se concrétiser. Depuis longtemps elle avait pris l'habitude d'aller retrouver ses amies en ville, dont Eloïse, la soeur complice de Jean-Jacques, qui se fait un plaisir de faciliter leurs relations.
Michel se préoccupe peu des aspirations libertaires de son épouse mais tient à ce que celle-ci préserve les apparences et ne compromette pas leur réputation. Madeleine ne souhaite pas le contrarier car elle le sait capable de réactions violentes. Michel a une liaison de son côté et aime autant fermer les yeux sur les absences de son épouse. Il se doutera un peu de la raison du changement de comportement de se femme quand celle-ci sera abandonnée par Jean-Jacques, mais là aussi préfèrera faire semblant de croire à un accès de "spleen".
Inauguration et attentat
- Suzy
Plan
- explosion dans le hangar.
- pas d'explication sur l'origine à ce stade
- Un énorme pot de tabac de 100kg tombe sur la tête du directeur de la manufacture et le tue
- Un feu se déclenche et détruit le hangar et les traces d'explosifs
- Seconde victime : le contremaître (dont on doit faire le portrait)
Récit
La préparation de l'attentat
Un vent froid souffle sur le cimetière au nord de Nantmars. Bertrand resserre les pans de son manteau. Il vient régulièrement sur la tombe de son père mais aujourd'hui sa peine est lourde d'une colère sourde . La manufacture de tabac sera bientôt le centre des festivités avec l'inauguration du nouveau séchoir. Des images comme des flash traversent son esprit : la souffrance de son père après l'accident . Petit garçon de 10 ans à peine il était resté près de lui jusqu'à son dernier souffle . La vengeance l'animait à ce moment là ; elle est ravivée par le souvenir de ces années de souffrance et de travail acharné de sa mère seule avec 5 enfants. Comme il y a 20 ans , il se surprend à murmurer "Je te vengerai"
Levant la tête ,il aperçoit une silhouette penchée sur une tombe. L'homme a la tête dans les mains ; il est vêtu d'un pantalon et d'une veste de drap noir . Bertrand passe près de lui , s'arrête ; il le reconnaît pour l'avoir vu plusieurs fois au café du village . Est-ce la tristesse qui marque leur visage qui les rapproche ? L'homme s'appelle Jean Favier. Il travaille sur un chantier de construction où il s'occupe des travaux de destruction de rochers et autres obstacles qu'il fait sauter à la dynamite. Devant le regard interrogateur de Bertrand, il parle de Germaine enterrée là depuis 5ans. Elle est morte suite à un accident de hachoir qui lui a déchiqueté un bras . Elle avait 25 ans . Des larmes dans les yeux, Jean murmure :" je l’aimais plus que tout ". Bertrand parle de son père tout le long de leur retour vers le village.
Arrivés sur la place, les deux hommes perçoivent des mouvements , entendent des craquements de branche dans le chêne imposant qui se dresse près de la mairie. Intrigués par des rires et des chuchotements, ils voient ,arrivant vers eux, la cause de ce remue ménage : un homme habillé d'un pantalon et d'un pardessus marron est couvert de plumes blanches collées sur ses vêtement et voletant autour de lui. Bertrand et Jean échangent un regard . Le rire fait briller leurs yeux et dément l'air sérieux de leur visage. Bertrand reconnaît Monsieur Duverger, le directeur de la manufacture . Rouge de colère , il rejoint la voiture à cheval qui l'attend sur la route au bord de la place . les mots "chenapans, méritent un bon coup de fouet" ponctuent sa démarche saccadée.
.Bertrand a fini sa journée de travail ; il passe devant l'atelier du peintre Léon Renart une toile éclaboussée de rouge l'attire et il s'approche de la porte grand ouverte. Le peintre est là , son pinceau ajoute des petites touches d'orange, de rouge , de gris et de noir.
"Vous connaissez le tableau de l'incendie du château d'eau. C'était en 1848, le 24 février. les émeutiers ont mis le feu au château d'eau à cause de l'arrivée du général Bugeaud à la tête de l'armée de Paris. Celui qui avait fait couler tant de sang pendant l'insurrection de Paris était couvert d'honneur . Comme toujours, les notables, les riches , imposent leurs lois"Léon Renart parlait sans regarder derrière lui , mais conscient d'une présence dans son dos. . Il s'arrête un instant , regarde Bertrand puis reprend d'une voix plus sourde , altérée par l'émotion . "J'étais soldat dans le garde nationale, j'ai tiré sur le peuple, sur ceux qui se battaient pour la justice et la liberté. J'étais jeune , je ne savais pas . et j'ai vu l'horreur des combats contre ceux qui se battaient pour vivre, manger, nourrir leur famille , pour la liberté" Le regard du peintre se perd vers l'horizon , Bertrand se retourne et voit dans le lointain les bâtiments de la manufacture . Les flammes rouges et orange, les nuages de fumée grise , noires et blanches occcupent le centre de la toile mais on devine des murs, des fenêtres en feu un toit qui s'effondre . Une émotion profonde saisit Bertrand ,faite d'excitation, de soulagement ; c'est la manufacture qui brûle sur ce tableau . comme le château d'eau incendié par le peuple révolté.
Bertrand s'éloigne . Il est à la fois bouleversé et profondément déterminé. Jean Favier, les enfants acrobates et farceurs , Léon Renart. Le lien invisible du désir de vengeance envers ceux qui les ignorent au point de les laisser mourir touche Bertrand " je vais venger mon père et tous les autres avec eux, ceux qui souffrent et ont souffert à cause de la manufacture.
Bertrand est assis devant une assette de soupe ; il mange lentement. Clarisse la patronne du café est en train d'accrocher une affiche annonçant les fêtes de l'inauguration du séchoir . "Je vais t'apporter un tableau , une toile de peintre pour décorer ton café dit -il à Clarisse. .
La nuit tombe tôt en ce mois de novembre. Le froid mordant après le coucher du soleil n'incite personne à sortir et les habitants de Nantmars sont calfeutrés chez eux. Une lumière filtre derrière les rideaux du café. A l’intérieur , un homme debout devant le tableau de Léon Renart représentant un incendie. Les pantalons de toile grossière, les vestes de drap noir, les chaussures cloutées ne permettent pas à première vue de différencier les hommes fascinés par la scène imaginée par le peintre. Clarisse debout derrière le comptoir reconnaît Léon le peintre, près de lui Alexandre Kowalsski le typographe du journal de Nammars , un peu à l'écart , Marthe et Joseph, deux tâcherons employés à la journée depuis que leur ferme a été rasée pour la construction du séchoir. Ils boivent littéralement les paroles de l'homme debout : Bertrand Mauduit le comptable qui a troqué les vêtements bourgeois contre la veste et le pantalon de drap noir. " ce que vous voyez sur ce tableau n'existe pas , pas encore mais pourrait devenir une réalité" Alexandre prend le premier la parole " il faut les faire payer pour tout le mal qu'ils font" Brûler leur manufacture mais comment. ? des bombes incendiaires , précise Jean Favier , c'est mon métier de fabriquer des explosifs , je peux fournir de la poudre, de la dynamite Les détails de l'explosion et de l'incendie prennent forme et chacun trouve son rôle dans cette révolte qui ne dit pas encore son nom.
Tout le monde est parti; Bertrand Mauduit salue Clarisse. Dehors un homme se tient au coin de la place; Jean Favier s'approche de Bertrand . "On va faire exploser la manufacture, la brûler mais le directeur Duverger sera toujours en vie après ; ma merveilleuse Germaine est morte à cause de lui Bertrand hoche la tête ; Mon père est mort écrasé par une masse de tabac de 120kg qui s'est décrochée . Les regards échangés scellent leur détermination commune : Duverger doit mourir , écrasé, déchiqueté lui aussi.
L'attentat
Me Fourtanier , le maire de Nanmar prononce le plus important discours de sa vie. Des personnalités politiques en vue à Paris, le député , sont assis devant l'estrade . Une photographe se déplace discrètement dans le public ; le maire directeur de l'Etoile de Nanmar l'a invitée pour rendre compte de l'événement. Soudain le craquement caractéristique d'un pétard se fait entendre , M Duverger fait un signe de tête au contremaître qui se tient tout près de l'estrade des notables. Une forte explosion retentit ; des torches enflammées traversent l'espace près du toit du hangar.L 'odeur du tabac qui brûle se répand dans l'atmosphère . Monsieur Duverger se précipite suivi du contremaître vers les étagères où sont stockées les masses de tabac . Au moment où il passe sous le ...... une masse de tabac en feu se détache et tombe sur les deux hommes . C'est une scène de chaos : les hurlements, les cris , le piétinement de tous ceux qui cherchent à s'enfuir et bousculent les témoins du drame tétanisés.
Amélie la photographe n'a pas perdu un instant ; elle aperçoit Bertrand Mauduit le comptable sortir discrètement ; il semble se diriger vers le café tout proche. Quelle drôle d'idée pense t'elle.
Bertrand entre en trombe dans le café , décroche la toile de l'incendie et la cache derrière un tas de bois dans l'arrière cour du café. Clarisse ne dit rien et laisse faire.
Amélie a été violemment perturbée par la chute du tabac enflammé . Elle a hâte de voir ses photos développées .Elle se remémore un article lu dans les anciens numéros du journal local ,un accident semblable a déjà eu lieu. Elle prépare son appareil pour une nouvelle photo et dans le viseur voit deux hommes en grand conciliabule dans le coté droit du hangar . Bertrand Mauduit est revenu ; il parle avec animation avec Jean Favier . Ils sont bientôt rejoint par le peintre qui semble jouir du spectacle si c'est bien un sourire qui détend son visage . Amélie regarde avec insistance les 3 hommes et se dit que son imagination est sans bornes . Non ces hommes ne sourient pas c'est impossible dans un drame pareil.
Par contre les 3 gamins qui grimpent dans le chêne de la place et se lance des bâtons et des boules de paille comme des jongleurs , ne paraissent pas affectés le moins du monde.
Amélie a accumulé de nombreuses photos, des portraits d'habitants de Nantmars. Elle va pouvoir faire un article captivant même si cet accident tragique va assombrir son reportage. Elle se dirige vers le café où Clarisse va sans doute lui proposer un plat savoureux . Elle s'assied à la table devant le comptoir à l'écart dans le coin droit . Elle met sur le compte de l'accident et de l'incendie l'atmosphère lourde qui pèse sur l'établissement qui semble bien sombre et triste . Il manque quelque chose se dit Amélie . Devant elle le mur a retrouvé sa couleur marron striée de lignes blanches . Le tableau rouge , celui qu'elle avait aperçu le matin et qui évoquait un incendie , n'est plus là. Elle sent le regard de Clarisse posé sur elle mais elle ne parvient pas à lui parler. Clarisse s'est détournée.
Ce soir là , Amélie tombe de sommeil et avant de fermer les yeux , une question s'écrit dans son esprit : Si ce n'est pas un accident, que s'est -il passé et pourquoi ?
Amélie doute et débute son enquête
- Suzy
Plan
- Elle a des doutes sur l'origine de l'attentat.
- Elle débute son enquête et reconstitue l'histoire de l'attentat en interrogeant les personnes qui ont vu et ont été témoins de différentes scènes ou connaissant certaines personnes
- Les explosifs ont été posés par les enfants qui se font manipuler par les instigateurs de l'attentat
On assiste à une reconstitution à partir de la mémoire d'Amélie :
- Elle se souvient qu'un tel a dit ou fait ceci ou cela, etc.
Bien indiquer comment s'est déroulé l'attentat et présenter les personnages qui ne l'ont pas encore été.