Doc:Création : Lectures 2 : Différence entre versions
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Version du 19 janvier 2020 à 21:50
- Deuxième partie
- Huit artistes, huit femmes s'expriment sur l'art.
Sommaire
Jane Campion
- 2'
Mes films sont des réactions à l'obsession de la société pour la normalité, sa propension à exclure les déviants. (journal Le Monde, 2010)
Michel Ciment : Jane Campion par Jane Campion (Cahiers du cinéma, 2014)
L’idée d’un film peut me venir d’une image qui ne sera pas forcément dans le film, d’une énergie, d’un besoin très très fort.. (p.?)
Un homme, certes, aurait pu mettre en scène cette histoire In the cut parce qu'il aurait pu imaginer ce qu'une femme ressent, mais moi, je le sais. Être une femme me donne confiance pour explorer des zones intimes. (p.?)
Si ma famille avait vraiment été bizarre, je pense qu'il m'aurait été difficile de raconter des histoires sur ce qui va mal dans la cellule familiale
La Leçon de Piano correspondait à une période de bonheur conjugal (je venais d'épouser Colin Englert). Par contre, Portrait de femme fait suite au délitement de mon mariage et à la mort en bas âge de Jasper mon fils (auquel le film est dédié).. (p.?)
Mon intérêt tout particulier pour les arts ?... littérature dans Un ange à ma table, musique dans La leçon de piano, poésie dans Bright star, poésie sur les murs du métro dans In the cut.
Je n'aime pas expliciter ... Toute explication détruit pour moi l'essence dramatique d'une histoire, mais évidemment le danger est que le spectateur ne comprenne plus très bien ce qui se passe. C'est au cinéaste de trouver une solution. (p.?)
Je ne désire pas seulement regarder les comportements mais découvrir les pensées et les émotions, comme dans certains romans de Marguerite Duras ou de Flannery O'Connor. (p.?)
Le scénario de Sweetie m'a été inspiré par des gens, des événements que j'ai connus. Je procède toujours ainsi, cela me donne plus d'autorité pour écrire, et même si je m'éloigne ensuite de ces expériences, j'ai toujours une base vers laquelle revenir. (p.?)
Après avoir tourné Tissue, un film en super 8 apprécié par mes professeurs de l'université de Sidney, un déclic s'est produit. Alors qu'avant je me demandais ce que j'allais faire de ma vie. J'étais dans le brouillard. Je ne comprenais pas vraiment comment j'allais rendre ma vie intéressante à mes yeux. Quand j'ai découvert ça j'ai vraiment eu envie de continuer dans le cinéma. J'ai essayé d'intégrer le cinéma par tous les moyens.. (p.?)
« Vous ne parleriez pas de films de borgnes ou de culs-de-jatte. Ça m'exaspère qu'on parle de films de femmes, comme si c'était une tare. » Diane Kurys in Femmes cinéastes en France : l'après-mai 68. B. Rollet, Clio n°10, 1999.
Camille Claudel
On me reproche(ô crime épouvantable) d'avoir vécu toute seule (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.112 ; Lettre d'asile, 25 février 1917)
Je partirai. Tu ne feras pas de moi la même chose que toi. Je ne te ressemble pas. Je veux vivre libre. (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.119 ; Camille à sa mère)
N'atténuez jamais la laideur, l'avachissement de la vieillesse. Si vous arrangez la nature, si vous la gazez, la déguisez, vous créez de la laideur parce que vous avez peur de la vérité. (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.123 ; ,Rodin à Camille)
Je n'ai pas peur de la vérité, quelle qu'elle soit, monsieur Rodin. Je suis lucide, trop lucide. C'est comme si je voyais les êtres dessinés au couteau, les âmes sorties de leur gaine ! (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.124)
C'était en 64. L'année de ma naissance. Pan ! À cause du froid, Rodin travaillait dans une écurie sans chauffage, le buste s'est cassé en deux. Seul restait le masque : L'homme au nez cassé. Il l'a présenté tel quel. En plus, il a été refusé. Quelques années plus tard, on a pris L'homme au nez cassé pour un superbe antique. Alors tu sais, les critiques... ! (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.149)
Moi, je veux devenir un grand sculpteur mais aussi un extraordinaire praticien. Je crois que je serais folle de rage si je voyais quelqu'un d'autre abîmer, toucher mon marbre. Ma sculpture, je veux la sortir directement du bloc. (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.151)
Ça brûle en moi! Là tout au fond de la gorge. Regarde si ça ne flambe pas ! (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.156)
Monsieur, ce sont des heures de travail, des heures d'interrogation, des heures où mon âme a brûlé. Pendant que vous mangiez, rigoliez, pendant que vous vous bâfriez de la vie, j'étais seule avec ma sculpture, et c'est ma vie qui se coulait peu à peu, dans cette glaise, mon sang que je laissais s'enfouir au plus profond, mon temps de vie. (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.172)
La patience ! Laisse faire le temps. Tiens, tu sais ce qu'il disait le grand Katsushika Hokussai, tu sais, le vieillard fou de dessin, je me le répète souvent — pour moi... « Tout ce que j'ai produit avant l'âge de soixante ans ne vaut pas la peine d'être compté. C'est à l'âge de soixante-treize ans que j'ai compris à peu près la structure de la nature vraie. Les arbres, les herbes, les animaux, les poissons, les insectes, par conséquent, à l'âge de quatre-vingts ans, j'aurai fait encore plus de progrès » (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.218)
Est-ce que la nature finit ? Est-ce qu'on fignole les arbres ? .... Je ne ferai plus rien d'entier... (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.318)
Comment tu dis, Paul ? Ah oui : « elle n'a aucun des arts de la femme ». Si Paul ! La sculpture ! (Anne Delbée : Une femme (Camille Claudel) (Le Livre de Poche, 1984), p.322)
Mon grand désir, mon idéal est de mettre dans les formes que je tire de la pâte, une idée ! L'idée ne suffit pas; je veux l'habiller de pourpre et la couronner d'or (p.?)
Isadora Duncan
Isadora Duncan : Isadora Duncan : Ma vie (Flammarion [Champs Sciences], 2017) - - première édition : 1928
Ma première idée du mouvement de la danse vient du rythme des vagues. (p.?)
The only dance masters I could have were Jean-Jacques Rousseau, Walt Whitman and Nietzsche. (p.?)
Renée Fleming
- 2' 12
Comme Ameling était venue à Potsdam pour donner quelques concerts, cette grande artiste hollandaise était devenue ma chanteuse favorite. J'écoutais ses enregistrements avec tant de ferveur que son influence pouvait s'entendre dans ma manière de chanter. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.61)
À cette époque, la musique me passionnait tellement qu'à me voir on aurait pu la croire inventée la semaine précédente. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.62)
Tandis que je luttais contre mes peurs, il ne me vint jamais à l'esprit , pas même une fois d'abandonner. Mes parents avaient imprimé en moi la marque « ne-jamais-abandonner ».Dans ma famille, on n'admettait pas la défaite, on n'acceptait pas que l'on change simplement d'idée pour aller voir ailleurs. le noyau de la philosophie de ma mère disait : que l'on joue dans une pièce de théâtre, que l'on prenne une leçon de piano ou que l'on possède un cheval, tout est possible, mais il est hors de question d'abandonner.(Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.74)
Parce que je n'étais pas un pur talent, il me fallait acquérir une compréhension très élaborée du fonctionnement de mon instrument,une aptitude à discerner lucidement ses points forts aussi bien que ses points faibles.Je devais me bâtir une technique sur laquelle m'appuyer quelle que soit mon humeur (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.92-93)
Je n'ai jamais vraiment su si la sensibilité était un fardeau ou un cadeau. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.103)
Sans ce travail, j'ignore comment j'aurais pu faire pour consolider mon registre supérieur. Et que serait donc une soprano sans aigu ? (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.107)
Un des nombreux présents que je reçus de Beverley [...], ce fut le haut de mon registre, l'aigu. Elle m'a appris à ouvrir l'arrière de ma bouche. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.123)
En fait, il faut être capable de rassembler soi-même tous les différents cours, enseignements et entraînements reçus, de sorte que la voix, le corps et la technique produisent un son juste et solide. Cela paraît assez simple mais ça m'a pris une éternité pour l'accomplir. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.120)
Une fois que j'eus compris tout cela, il m'arriva de m'entendre dire que j'avais bien de la chance d'être née avec de telles facilités pour chanter. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.125)
Je n'aurais pas voulu être quelqu'un à qui tout réussit du premier coup, car alors je n'aurais pas appris à corriger moi-même mes faiblesses vocales. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.120)
Ces temps-ci, j'ai parfois l'impression de consacrer plus de temps à la logistique qui entoure l'art qu'à l'art lui-même. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.201)
J'attends toujours d'avoir terminé le cycle des représentations pour lire les critiques, parce que si elles sont particulièrement mauvaises, cela peut ruiner le moral. Je demande toujours à quelqu'un des les lire avant moi. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.253)
« Accorde-toi une marge de dix pour cent » disait Jan. « Avoir la perfection pour objectif ne peut conduire qu'à l'échec ». (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.275)
Pour moi, l'art du chant est l'art de l'expression — l'expression de la musique et celle du texte. En quelque vaste lieu que je projette ma voix, je m'en sers pour que l'espace entre moi et le public aille en s'amenuisant. Ma voix devient alors un grand filet que je déploie pour nous rapprocher tous. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.285)
Je peux modeler une phrase de telle manière ou placer tel accent sur un mot. Dans ces occasions, c'est l'imagination elle-même qui s'est révélée.Alors les heures de dur labeur et de discipline au cours desquelles j'ai appris à maîtriser chaque note et à dessiner précisément le contour de chaque nuance, me libèrent de la page plus qu'elles ne m'y enchaînent[...] Comme ces moments-là sont des moments d'inspiration, ils sont éphémères, car la prochaine interprétation ne sera jamais exactement la même. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.286)
Je crois que le but ultime du chanteur d'opéra est de laisser un héritage. (Renée Fleming : Une voix (Fayard [Musique], 2004), p.293)
J'ai finalement accepté l'idée qu'il fallait dix minutes pour expliquer comment chanter et dix ans pour y parvenir. (p.?)
chaque professeur me faisait avancer avec différentes explications du même concept. Souvent je comprenais grâce à mes propres expériences, mais le hasard seul m'y conduisait aussi parfois. L'apprentissage du chant ne se développe presque jamais le long d'une ligne droite ; avant d'avoir parcouru la totalité du chemin,il est rare qu'on y voie plus clair qu'en plein brouillard... (p.?)
Enseigner la créativité aux enfants est tout aussi important que d'enseigner n'importe quelle autre matière scolaire, puisqu'elle nourrit l'âme (p.?)
Lorsque j'étais jeune, la musique me permettait de donner une voix à des émotions que je pouvais nommer; aujourd'hui elle donne à ma voix le pouvoir unique et mystérieux de parler à autrui. (p.?)
Nancy Huston
Nancy Huston : Journal de la création (Actes Sud [Babel], 2001)
elle n'aura pas le droit, l'autorisation, l'autorité de rejeter les hommes réels pour épouser son art, pour la bonne raison qu'elle peut produire de la vraie vie. Que - contrairement à l'homme qui est "sans enfants" - elle connaît la lourde et plate, la banale et sanglante vérité de la création : elle accouche. Elle fait du vrai vivant. comment parvenir dès lors à se leurrer, au point de croire que le faux est vrai, que l'inanimé est animé, que l'esprit produit le corps ? (p.?)
Changer en joies présentes les douleurs passées est sans doute une des meilleures définitions qu'on puisse donner de l'activité littéraire en tant que telle... (p.?)
Frida Kahlo
- 1' 30
J'ai commencé à peindre... par ennui, car j'étais alitée depuis un an suite à un accident au cours duquel je m'étais fracturé l'épine dorsale, un pied et d'autres os. J'avais seize ans à l'époque et j'étais pleine d'enthousiasme à l'idée de faire des études de médecine. Mais tout s'est arrêté dans le choc entre un bus de Coyoacán et un tramway de Tlalpan...
- (FK par FK)
La peinture a rempli ma vie. J’ai perdu trois enfants et une autre série de choses qui auraient pu remplir mon horrible vie. Tout cela a été remplacé par la peinture. Je crois qu’il n’y a rien de mieux que le travail. (p. 306, Frida Kahlo, citée en exergue du chapitre 47, “L’Attachement”).
- autoportrait
un journaliste poussa la grossièreté jusqu’à dire que ma peinture était plutôt de l’obstétrique… Il ne sait pas ce qu’est une femme, ignore ce que l’art implique comme douleur, cachée ou avouée, et l’a peut-être confondu avec une plaisanterie décorative.
- autoportrait
Il faut que le tableau vous regarde autant que vous le regardez.
- …
On oublie souvent de rappeler qu’il y a, de surcroît, dans l’histoire de la peinture, peu de portraitistes. De vrais, il s’entend. De gens qui, peignant un visage, vous montrent violemment ce qu’il y a derrière.
- autoportrait
« Ma peinture porte en elle le message de la douleur, chaque touche de pinceau est une trace de souffrance » -
- autoportrait
Niki de Saint Phalle
- 2'
Niki de Saint Phalle : Traces (La Différence, 2014)
J'ai eu de la chance de rencontrer l'art parce que j'avais, sur le plan psychique, tout ce qu'il fallait pour devenir une terroriste. (p.?)
L'art a été mon ami le plus proche. Sans lui, il y a longtemps que je serais morte. (p.?)
Depuis l'âge de vingt ans, j'ai essayé toutes sortes de psychothérapies. Je cherchais une unité intérieure que je ne trouvais que dans le travail. Je voulais pardonner à mon père d'avoir essayé de faire de moi sa maîtresse lorsque j'avais onze ans. Mais dans mon cœur, il n'y avait qu'une rage et une haine farouches. (p.?)
En 1961, j'ai tiré sur papa, tous les hommes les petits, les grands, les importants, les gros, les hommes, mon frère, la société, l'Église, le couvent, l'école, ma famille, ma mère, tous les hommes, Papa, moi-même. Je tirais parce que j'étais fascinée de voir le tableau saigner et mourir. (p.?)
Je ne vous ressemblerai pas, ma mère. Vous avez accepté ce qui vous avait été transmis par vos parents : la religion, les rôles masculins et féminins, vos idées sur la société et la sécurité... Pour vous tout devait rester caché. Moi, je montrerai. Je montrerai tout. Mon cœur, mes émotions... Haine - amour - rire - peur - tendresse. (p.?)
L'accouchement c'est la femme virile. Elle porte l'enfant comme un sexe masculin. Mes naissances font de la femme une déesse. Elles deviennent à la fois père et mère. (p.?)
Les machos ont été mes muses. La souffrance qu'ils me procuraient et ma vengeance ont nourri mon art pendant des années. Je les en remercie. (p.?)
Je peux seulement combattre la douleur et la tristesse par l'action. L'action est mon arme. (p.?)
Les artistes sont des éponges. Ils sont perméables. (p.101)
Suis-je folle? Dérangée ? Bonne à interner ? Cinglée? Le suis-je vraiment?. (p.176)
Virginia Woolf
Virginia Woolf : Art du roman (Points [Signatures], 2009) - - première édition : 1919
Mais toutes les déductions que nous pourrions tirer en comparant deux arts romanesques si infiniment distincts sont vaines, sauf quand elles nous submergent sous le flot des innombrables possibilités de l'art ; quand elles nous rappellent que l'horizon est sans limite et que rien, ni "méthode" ni expérimentation, même de ce qu'il y a de plus extravagant, n'est interdit, mais seulement l'insincérité et le faux-semblant. (p.?)
Virginia Woolf : Virginia Woolf : Journal intégral 1915-1941 (Stock [La cosmopolite], 2008) - - première édition : 1979
Et voilà qu'aujourd'hui, le poids qui me pesait sur le crâne m'a été brusquement enlevé.Je suis capable de penser, de raisonner, de suivre une idée et de me concentrer.
Peut-être est-ce le début d'un nouveau jaillissement.
Peut-être le dois-je à ma conversation avec L. hier soir.
J'essayais d'analyser ma dépression d'expliquer comment mon cerveau est harcelé par ce conflit intérieur entre deux types de pensée :
la pensée critique et la pensée CREATRICE,
et combien je suis épuisée par la lutte, les heurts, l'incertitude extérieurs à moi.
Ce matin, je me sens la tête fraîche et tranquille (p.950)
Mais la seule vie qui soit passionnante est la vie imaginaire. Dès que les rouages commencent à tourner dans ma tête, je n'ai presque plus besoin d'argent, ni de robes, ni même d'un buffet, d'un lit ou d'un canapé. (p.716)
Quelle vit doit-on mener ? La vie que l'on aime.j'aime écrire, j'aime le changement, j'aime lancer mon esprit dans les hauteurs
et attendre de voir où il va retomber. (p.933)
A la réflexion, il me semble que ce qui compte dans l'écriture, c'est de trouver le rythme. Si demain je trouvais le bon rythme, la césure de ma phrase au bon moment, j'écrirais d'un trait. Il ne s'agit pas seulement du style, du mot juste mais d'une certaine façon de faire s'élever la pensée qui est en vous ... (p.561)
Rien ne me plaît que mon aptitude à vibrer. Si je n'étais pas si malheureuse, je ne pourrais pas être heureuse (p.867)
si j'avais épousé Lytton, je n'aurais jamais rien écrit.Il vous freine et vous inhibe d'une manière on ne peut plus curieuse. L. peut se montrer sévure, mais il vous STIMULE. Tout est possible avec lui.
Lytton était tendre et triste comme une feuille d'automne (p.798)
Oui, il est bien vrai que coucher quelque chose par écrit, c'est s'en débarrasser. (p.794)
toute la nuit dernière, j'ai rêvé à Katherine Mansfield et je me demande ce que sont les rêves ; ils suscitent tellement plus d'émotion que ne le fait la pensée (p.722)
le pont du Gard sous le soleil, les Baux et pendant tout cela, croissait en moi sans cesse une telle envie de mots qu'une feuille de papier, une plume, de l'encre en vinrent à me paraître des objets extraordinairement désirables ; j'aurais même accueilli le grattement de la plume avec un soulagement quasi divin. (p.?)
- DanyPriv
- Ciment Michel
- Jane Campion par Jane Campion
- Publications 2014
- Delbée Anne
- Une femme (Camille Claudel)
- Publications 1984
- Duncan Isadora
- Isadora Duncan : Ma vie
- Publications 2017
- Publications 1928
- Fleming Renée
- Une voix
- Publications 2004
- Huston Nancy
- Journal de la création
- Publications 2001
- Saint Phalle Niki de
- Traces
- Woolf Virginia
- Art du roman
- Publications 2009
- Publications 1919
- Virginia Woolf : Journal intégral 1915-1941
- Publications 2008
- Publications 1979