RM19 talk:Belle Noiseuse

Parcours

1^er choix : Le double des corps

Résumé 

Six mois, trois semaines, douze jours, vingt et une heures et trente-quatre minutes d'abstinence.

Julia, sublime trentenaire spontanée et rêveuse, raconte ses rencontres amoureuses sans tabou. Accumulant les échecs et les désillusions, elle va peu à peu perdre contact avec la réalité et commettre un crime. En cavale, obligée de se travestir en homme pour cacher son identité, elle tombe amoureuse de Mathias...

Idées 

Justine [changement du Julia en Justine, évoquant les malheurs de la vertu de Sade],

trentenaire [conservation de l'âge].

Elle vient de traverser une longue période d'abstinence sexuelle [reprise du résumé bien que "sexuelle" n'y était pas précisé].

Elle rencontre un homme beaucoup plus âgé qu'elle (une bonne soixantaine) dans un train [ajout].

Se sentant en confiance, elle se laisse aller à lui parler de son dernier amant qui l'a quittée...

• option 1 : il y a très précisément six mois, trois semaines, douze jours, vingt et une heures et trente-quatre minutes [ce serait une référence intertextuelle très marquée]
• option 2 : il y a un an [il ne s'agit plus d'une référence].

Elle donne des détails très intimes [inspiration directe bien qu'il ne s'agisse plus de rencontres amoureuses mais d'une rencontre amoureuse]

L'inconnu interprète les confidences de Justine comme une invitation et se montre un peu trop entreprenant [ajout conduisant au mobile du crime]

Justine réagit avec violence et tue l'inconnu [inspiré bien que le résumé évoquait un crime et pas forcément un meurtre]

L'inconnu était assez chétif alors que Justine est grande et sportive, elle a fait preuve d'une violence inouïe, totalement disproportionnée par rapport au comportement de l'homme qui aurait certainement abandonné si elle l'avait repoussé avec fermeté. [ajout justifiant la cavale]

Commence alors la cavale de Justine.

On pourrait préciser que Justine lit Le double des corps de Juliette Bouchet afin de déclarer l'intertextualité.

2^e choix : La première femme nue

Résumé 

Phrynê a seize ans et déjà la beauté du diable quand le jeune Praxitélês pose pour la première fois les yeux sur elle. Il n’est pas encore le plus grand artiste de son temps, elle est encore loin de devenir l’hétaïre la plus scandaleuse d’Athènes. Ni l’un ni l’autre ne devine que la déshabiller les rendra tous deux célèbres pour l’éternité. Mais ce premier regard va sceller leurs destins, miroirs d’une civilisation à l’aube de sa métamorphose.

De la débauche codée des banquets aux corps à corps avec l’inspiration dans l’atelier du sculpteur, de la furie sans merci des champs de bataille aux dangereux périples jusqu’aux confins de l’Orient, du bouillonnement de la philosophie grecque en pleine découverte d’elle-même aux déchaînements païens des rituels les plus révolutionnaires… voici une expérience de lecture kaléidoscopique.

Magistral et joueur, Christophe Bouquerel s’inspire d’un personnage dont la légende a traversé les siècles pour tracer la trajectoire hors du commun d’une femme de chair et de passions, fougueusement engagée dans la tentative de conduire sa propre histoire, qui défie constamment la société et les hommes sans jamais renoncer à l’affirmation de son identité. Roman initiatique dans tous les sens du terme, à la fois fresque et portrait, La Première Femme nue raconte autant le perpétuel apprentissage d’une héroïne subversive par instinct de survie que l’aventure d’un monde qui vacille et se réinvente.

Idées 

On pourrait partir sur une toute nouvelle histoire, oublier l'autre et aller en Grèce antique pour assister à la rencontre du plus grand sculpteur et de la plus parfaite des modèles de l'époque.

On peut aussi rester dans le train, après le meurtre sauvage perpétré par Justine qui est une très belle femme et peut se présenter comme une Phrynê moderne [on oublie le côté hétaïre].

Il y a un témoin, un sculpteur, mais pourquoi ne serait-ce pas une sculptrice ? Pas encore connue, se prénommant Claude [en hommage à Camille Claudel, néanmoins hommage plus discret que Camille].

En tant que femme, Claude paraît plus solidaire de Justine et suscite plus facilement sa confiance. Elle arrête le train, aide Justine à se sauver et l'emmène chez elle. Une aussi jolie femme en cavale fera un excellent modèle qui ne pourra pas quitter son atelier.

Claude ira jusqu'à produire de fausses nouvelles qu'elle fournira à Justine afin de la garder prisonnière.

3^e choix : La belle noiseuse

Résumé 

Du chef-d'œuvre inconnu de Balzac, Rivette a fait un chef-d'œuvre abandonné depuis dix ans par Édouard Frenhofer. Lorsque le jeune peintre Nicolas lui rend visite avec sa jeune compagne Marianne, celle-ci l'inspire pour reprendre son œuvre. Nicolas accepte, Marianne refuse puis Marianne accepte quand Nicolas n'est plus là.

Le rapport entre le modèle et l'artiste est alors présenté avec une précision palpable. Les autres personnages ne sont là que pour exprimer ce rapport très particulier ressenti depuis le dehors. Marianne et Édouard créent, elle autant que lui, et cet acte de création nous est présenté dans toute sa complexité, ses gestes, ses lenteurs, ses langueurs, sa sensualité, ses rebellions, ses consentements, ses compromis, ses vibrations, ses fatigues, ses dynamiques, ses doutes, ses abandons, ses blessures, ses libérations.

Le modèle livre son corps nu, souvent touché par le peintre, mais se rend compte à la fin que le tableau va bien au-delà de cette simple nudité physiologique, elle est à la fois anatomique et psychique. Marianne a dévoilé son âme à Édouard... et à elle-même.

Le peintre est aussi modèle du cinéaste : mise en abyme de la création.

Idées

On peut de toute évidence poursuivre l'histoire de Justine sauvée par Claude.

Claude, la quarantaine, a commencé une sculpture dix ans auparavant qu'elle a abandonnée [inspiration directe si ce n'est que le peintre est ici une sculptrice].

Le premier modèle, Augustine, était sa prof puis son amante. Claude a abandonné le travail quand elle a compris que l'exigence de sa maîtresse cachait en fait une jalousie [emprunt à Camille et Auguste].

Claude vit désormais avec un homme [éloignement intentionnel du récit modèle où le peintre vit avec sa femme qui est le modèle de l'œuvre abandonnée] qui pourra éventuellement jouer un rôle à déterminer. Ils n'ont pas d'enfants.

Au cours des séances de pose, Justine et Claude vont se révéler l'une à l'autre dans une relation tout autant charnelle et sensuelle que douloureuse sans jamais devenir sexuelle [inspiration directe].

Pour faire le lien avec la Justine du départ, celle-ci racontera ses rencontres amoureuses sans tabous mais le sexe, sublimé dans ce rapport particulier, ne lui manquera plus.

Projet de récit final

Dans cet exemple, le projet de récit final s'est tracé tout seul par l'enchaînement de chaque partie.

Lien avec le roman en cours

Il n'est évidemment pas toujours possible de parvenir à intégrer le projet de récit au roman en cours.

Dans le cas du roman collectif, la chose semble relativement aisée puisque l'action peut se produire n'importe quand n'importe où : si l'on veut maintenir le début de l'action dans un train (mais cela pourrait se changer), elle ne pourra se situer qu'à partir de la deuxième moitié du XIX^e siècle (première ligne transportant des voyageurs en Angleterre : 1825).

Pour rester proche de Camille Claudel, on pourra situer l'action en France, en 1902, soit dix ans après la séparation Camille-Auguste, Camille ayant alors 38 ans. Ce sera donc le chapitre 7 qui racontera cette histoire vue par Marcel (employé du bureau France) à qui l'on confiera la mission de découvrir comment la statue représentant Justine a pu être conçue tant elle semble parfaite.